L’annonce, dans un communiqué laconique mentionnant que la prérentrée du MotoGP dans le millésime 2023 à Sepang se ferait sous le régime du huis-clos du 5 au 7 février, excluant ainsi les pilotes tests et le rookie Augusto Fernandez de la vue des médias, tourne à la première confrontation entre les trois constructeurs européens et les deux marques japonaises. Car ce qui a été présenté par l’association des équipes Irta comme une demande de ses membres se révèle être comme une exigence de censure d’un seul constructeur du pays du soleil levant. L’enquête de GPOne est en cours et devrait peut-être finir par révéler qui de Honda ou de Yamaha est le mauvais coucheur…
Le début de l’année en MotoGP se fera-t-il sous le régime du camp retranché ? Alors que Dorna met tout en œuvre pour s’ouvrir un peu plus à un public que le promoteur veut plus nombreux en 2023, le message d’un shakedown à Sepang bunkérisé n’est pas bon. Sur les ondes du média italien et de terrain GPOne, KTM s’est désolidarisé de cette démarche pourtant étonnamment présentée comme unanime de la part des équipes. Le team manager de la structure officielle Francesco Guidotti a montré du doigt « le constructeur japonais habituel » qui a fait en sorte qu’on en arrive là. Sans le citer néanmoins.
Mais il est effectivement japonais car depuis, tant chez Aprilia que chez Ducati on s’est élevé contre ce qui ressemble bien être de la censure. L’homme de Noale, Massimo Rivola, a ainsi commenté : « nous vivons grâce à la visibilité. Nous avons besoin de sponsors pour soutenir nos investissements car nous ne pouvons pas aller pleurer à la société mère. Pour avoir de la visibilité, nous avons besoin du suivi des médias. Nous sommes totalement ouverts et cela fait partie de notre philosophie de les impliquer ».
KTM, Ducati et Aprilia affirment n’avoir jamais été sollicités sur cette exclusion des journalistes à Sepang
Il poursuit : « nous avons besoin de journalistes, même si souvent nous nous fâchons en lisant un article. Cela fait partie du jeu. C’est juste même si nous recevons des critiques. L’important est de garder notre attention élevée ». De son côté, Davide Tardozzi de Ducati a poursuivi en disant que personne chez le constructeur italien n’avait demandé une telle décision, et que tous les journalistes présents pourront « parler à qui ils veulent ».
Tardozzi a ajouté : « j’ai entendu qui était responsable et j’ai dit que cela ne me semblait pas juste. Sans aucun doute, les journalistes devaient entrer dans le paddock. L’important, c’est que la presse soit présente et que les journalistes aient la possibilité de parler à qui ils veulent. C’est bien que ça se passe comme ça. Ils ne nous avaient pas du tout informés. Je ne sais pas si quelqu’un a fait une demande, mais je peux dire que personne n’a demandé quoi que ce soit à Ducati. Il n’y a pas eu de sollicitation préalable. Cela me fait penser que la demande de quelqu’un a été acceptée ». Oui mais ce quelqu’un ne veut apparemment pas assumer et il est assez puissant pour avoir fait dire que tout le monde souhaité ce huis clos en Malaisie. Alors qui ?