Des quatre plaignants, c’est le premier constructeur à donner son avis sur le rejet de la réclamation technique contre Ducati par la cour d’Appel de la FIM. Il s’agit de KTM qui, par la voix de son directeur sportif Pit Beirer, reste néanmoins sobre. Ce qui est acquis, c’est que la firme de Mattighofen prend acte de cet arrêt et n’ira pas plus loin dans la contestation. Tout en regrettant ce qu’elle va impliquer dans le développement futur d’une MotoGP…
KTM, comme Aprilia, Honda et Suzuki ont donc été déboutés de leur appel contre la première décision des officiels qui avaient, au Qatar, rejeté leur réclamation contre le déflecteur monté sur le bras oscillant de la Ducati GP19. « Nous ne ferons pas plus de commentaires sur cette décision pour l’instant » a commenté Pit Bierer. « Nous avons une opinion différente de ce qui a été exposé, mais nous prenons acte de la décision des juges. Nous voulions clarifier certaines choses et, de ce point de vue, nous avons obtenu satisfaction. A présent, direction l’Argentine pour un nouveau week-end de compétition ».
Il précise quand même… « On nous dit après avoir posé notre réclamation que nous aurions pu nous manifester deux semaines avant le Grand Prix du Qatar. Mais durant les tests il y avait des milliers de nouvelles pièces différentes apportées par tous les constructeurs. Il était impossible de savoir ce à quoi chacune d’elle servait, ni comment elle avait été fabriquée. On s’est rencontré avec les autres constructeurs à Losail et nous avons convenu qu’il y avait de quoi s’interroger sur cette pièce de Ducati au sujet de sa fonction. Pour refroidir le pneu arrière ou apporter de l’appui aérodynamique ? Quatre constructeurs ont penché pour cette dernière éventualité ».
« Nous voulions clarifier les choses pour la suite au travers de cette réclamation. Il est aussi important pour nous de voir ses excès en matière de développement aérodynamique être contenus à l’avenir. Si vous entrez un tel accessoire dans vos données, vous constatez qu’il crée une certaine pression et de l’appui » insiste Beirer sur Speedweek. « C’est le cas actuellement de chaque appendice en plastique que l’on voit fleurir sur les côtés des motos. Même le plus petit qui soit. Regardez toutes les ailettes qu’il y a sur un aileron avant de Formule 1. Chacune a son influence. Mais nous ne voulons pas aller dans cette direction ».
Il le faudra sans doute, même contraint et forcé. Aprilia, par exemple, a annoncé qu’il sortirait son propre déflecteur à Austin, manche qui suivra celle de ce week-end en Argentine.