Parmi les satisfactions de cette entame de saison, on notre la présence des frères Espargaró. Le cadet, Pol, est un pilote KTM tout heureux de s’abonner à la lutte pour le top 10 quand il ne réalise pas un exploit lors des qualifications. L’aîné, Aleix, pilote d’usine Aprilia, le rencontre sur sa route pour le même objectif en course et sent qu’il est arrivé au sommet de son art en MotoGP. Certes, mais quid de sa RS-GP ?

Aleix Espargaró pense qu’il est n’a jamais été aussi bon qu’à présent de toute sa carrière. Il dit avoir tous les atouts pour viser le podium, mais son Aprilia ne semble pas encore prête pour le grand saut. Il en est à sa troisième saison avec l’équipe Gresini-Aprilia. Lors des trois premières courses, l’Espagnol s’est classé dixième et neuvième, alors qu’une chute à Austin a mené à l’abandon. Bien qu’Aprilia semble avoir progressé avec la RS-GP actuelle, celle-ci est loin d’être systématiquement classée dans le top huit.

Le pilote espagnol a disputé près de 150 GP dans la catégorie reine. Son meilleur résultat jusqu’à maintenant est une deuxième place en Aragon en 2014. À cette époque, il pilotait une Yamaha et, après deux ans, il a rejoint l’équipe d’usine Suzuki, avant de déménager chez Aprilia. Il a beaucoup d’expérience. Il pense qu’il est maintenant au niveau pour jouer les premiers rôles, pour peu que sa machine soit compétitive.

« Je sens que jamais je n’ai été aussi bien dans ma carrière. Au freinage, dans les décisions que je prends, partout. Je me sens plus fort et je crois que pour la première fois, je suis prêt à me battre pour le podium »  a admis Aleix Espargaró. « Malheureusement, ça ne concerne pas que moi. L’ensemble doit être correct dans tous les domaines. Mais nous sommes bien ».

Le plus gros problème de la RS-GP réside dans l’accélération, due à l’usure des pneus qui ne dégagent donc que peu d’adhérence sur le pneu arrière. L’Aprilia est compétitive sur un tour rapide, mais en course, le pneu arrière est lourdement chargé lors des premiers tours et l’adhérence diminue rapidement. « Nous sommes toujours forts dans la seconde moitié de la course, mais pour une raison quelconque, ce moteur utilise trop de gomme au début« , explique Espargaró. « Il y a un manque d’adhérence. Si je veux suivre les adversaires, je glisse trop. Et cela augmente l’usure des pneus. Dans le passé, particulièrement en 2017, la prise en main était initialement meilleure. Je ne détruisais pas le pneu. Nous avons maintenant ce problème. Si je veux me battre avec le groupe de tête, je dois détruire le pneu. Sinon, je ne peux pas aller les chasser ».