Avant le Grand Prix de France, nous avons eu le privilège de pouvoir interroger Eric de Seynes, l’atypique patron de Yamaha Motor Europe qui n’hésite pas à troquer son costume pour un cuir, afin de faire le point sur nos deux pilotes français en MotoGP, mais également sur le gros effort consenti par Yamaha au profit de la compétition à travers son important programme bLU cRU.

Comme toujours, son éclairage est particulièrement intéressant et nous l’en remercions grandement.

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Il est peut-être encore un peu trop tôt pour parler du futur de ces pilotes, quoique… Les discussions concernant 2021 vont débuter dans seulement quelques mois. Imaginons donc que Valentino Rossi prenne sa retraite fin 2020 : la logique voudrait alors que l’on fasse passer au team usine le meilleur pilote du team satellite Yamaha, et aujourd’hui Fabio Quartararo semble avoir le potentiel pour cela. A ce moment-là, est-ce que le rêve d’un passionné français comme vous ne serait pas, après une période difficile chez le constructeur autrichien, de « récupérer » le pilote qu’il a tant aimé en lui offrant une place sur une moto usine qu’il affectionne particulièrement au sein du team satellite ? On parle là évidemment de Johann Zarco…

Éric de Seynes : « je pense que toutes ces imaginations là font en effet partie de l’imagination, mais que ce sont des imaginations qui sont possibles. De toute manière, j’ai toujours dit à Johann « tu sais, tu as été pilote Yamaha. Durant toute ton époque Moto2, on a bossé ensemble et mon objectif était de te faire rentrer chez Tech3. On y est arrivé… Je n’oublie pas ! ». Quand je vais sur la grille, je vais quand même saluer Johann, même s’il est sur KTM. Pour moi, l’attachement d’une marque à ses pilotes et à ses hommes dépasse la situation du moment. Quand j’étais à Assen l’autre jour, j’ai été salué Lucas (Mahias) sur la grille et je lui ai souhaité une bonne course. J’ai trop travaillé avec et pour Lucas pour l’ignorer le lendemain. La course mérite mieux !

Donc pour Johann, tout le monde comprend la période difficile dans laquelle il est, et c’est très important qu’il reste concentré sur son objectif de comprendre la moto, de faire progresser la moto, et il sera jugé sur ce bilan là. Aujourd’hui, on ne peut pas juger les résultats de ce que fait Johann de manière lapidaire; Ce serait formidablement injuste pour un pilote qui a été vice-champion du monde Moto3, qui a été double champion du monde en Moto2 et qui a fait les saisons qu’il a faites en MotoGP ! Donc moi je n’ai pas la mémoire courte : le temps KTM sera le temps KTM, et s’il doit y avoir un autre temps derrière, évidemment que Yamaha regardera ça avec attention ! ».

A suivre demain…