Depuis trois saisons, le cas Jorge Lorenzo en MotoGP se décline sur le thème de l’adaptation à une nouvelle moto. A une vie bien réglée comme une carrière jalonnée chez Yamaha, Por Fuera est sorti des sentiers battus pour se lancer dans l’exploration des terres inconnues. Ce qui n’est pas sans risque. Car il faut tout réapprendre dans un milieu qui privilégie l’acquis et surtout la performance immédiate. La circonstance aggravante voulant que l’on partage le box avec un compagnon qui est le premier rival et qui connaît déjà tout de la moto comme de la maison. Une situation compliquée que Gilles Bigot rappelle…

Gilles Bigot est un homme d’expérience. On rappellera qu’il a aidé Álex Crivillé à remporter le titre mondial chez Repsol Honda à la fin des années 1990. Une aventure au HRC qui lui donne le recul nécessaire pour évaluer le pari tenté par Jorge Lorenzo : « changer de constructeur deux fois en trois saisons exige du respect » a-t-il déclaré à propos du passage de Lorenzo de Yamaha (2008-2016) à Ducati (2017/18) et enfin à Honda.

Le Français, qui travaille actuellement en Moto2, commente : « la Yamaha semble être la moto la plus conviviale que vous puissiez piloter. C’était donc un jeu très risqué de partir, puis de laisser Ducati et une moto qu’il commençait tout juste à cerner. Il a eu le cran de rejoindre Honda, c’est une nouvelle épreuve qui demande du courage ».

« Le temps passe très vite et vous devez garder votre motivation si les résultats ne répondent pas aux attentes. L’intersaison abrégée n’a pas aidé non plus, bien que je pense que Jorge trouvera les solutions nécessaires pour être plus rapide et suffisantes pour se battre au sommet » termine Gilles Bigot sur motorsport-total.