La conférence qui s’est tenue à l’issue du Grand Prix de Malaisie a réuni Maverick Viñales, Marc Márquez et Andrea Dovizioso.

Comme à notre habitude, nous reportons ici les propos bruts de Andrea Dovizioso, sans la moindre interprétation journalistique.


Andrea, comme Marc l’a dit, vous avez fait un super départ. Mais la course n’a pas été facile puisque vous vous êtes battus avec Jack Miller, puis vous avez dû résister à Valentino Rossi…

Andrea Dovizioso : « oui, ce départ m’a beaucoup aidé. Nous savions que nous devions faire cela pour essayer de nous battre pour le podium. J’étais dans une bonne situation, dans une bonne position, mais Jack a été un peu trop agressif au début, comme toujours quand il essaie d’être en tête. J’ai perdu deux positions mais quoi qu’il en soit je n’avais pas la vitesse pour rester avec Marc. Il me manquait quelque chose. J’ai essayé et j’ai commis quelques erreurs car j’étais vraiment à la limite. Je suis donc très heureux de de notre résultat car nous n’avions jamais fait une bonne course comme ça sur le sec en Malaisie. Donc ça c’est bien que nous l’ayons fait. Et l’écart n’est pas très grand. Mais j’avais une chance d’obtenir une meilleure position et nous n’avons pas pu car nous n’avions pas assez de vitesse. Je ne suis donc pas satisfait de cela mais au final il était très important pour nous de remonter sur le podium, en particulier après la mauvaise qualification d’hier. »

Qu’est-ce qui explique votre très bon départ par rapport à l’Australie ?

« La différence est simplement la longueur de la ligne droite. Nous faisons de très bon départ et notre moto fonctionne très bien dans cette situation. Ma moto m’a beaucoup aidé (sourire). »

Nous aimerions avoir votre opinion au sujet du nouveau champion Moto2, Álex Márquez…

« Je pense qu’il a fait une saison incroyable. Si je me souviens bien, il a switché en milieu de saison et il a commencé à être vraiment régulier et compétitif. Il a fait la différence à l’occasion de nombreuses courses donc je pense qu’il a peu à peu appris comment piloter sa moto. Il a vraiment fait une saison vraiment incroyable et plus régulière que tous les autres, donc je suis heureux pour lui. »

Il a fait beaucoup plus chaud aujourd’hui qu’hier. Comment cela a-t-il affecté votre moto ?

« Oui, c’était très difficile, mais comme à chaque fois en course, le pneu s’est beaucoup plus dégradé que lors des essais. Vous devez donc vous adapter aux nouvelles conditions et nous étions plutôt lents par rapport aux essais. Je ne pouvais pas piloter de la même façon et c’est aussi pourquoi la raison pour laquelle je n’ai pas pu rester avec Marc. Je pensais pouvoir être un peu plus rapide mais c’est normal et cela arrive la plupart du temps, en particulier quand la chaleur est comme ça. »

Vous avez connu une bataille intense avec Valentino. Aviez-vous plus ou moins le contrôle de tout, ou était-ce serré ?

« Quand vous ne suivez jamais un pilote, vous ne savez vraiment pas ce qu’il fait à chaque virage. Il est toujours resté derrière moi donc je savais pas vraiment. Je connais son style et je connais sa moto mais je ne connaissais pas chaque détail, donc c’était un peu difficile. Mais je voulais rester devant, car avec la chaleur c’est encore pire ici si vous suivez un pilote. Je suis donc resté devant et j’ai essayé de gérer. Nous sommes très lents en milieu de virage avec notre moto mais nous pouvons mieux accélérer, donc pour le pilote derrière moi, c’est difficile, en particulier avec une Yamaha parce que vous pouvez être rapide au milieu de virage mais il n’y a pas vraiment ici de virage suffisamment rapide pour faire une grosse différence à la sortie. Et j’étais meilleur en accélération, donc je l’ai un peu ralenti en milieu de virage car le pneu ne me donnait pas la possibilité d’être plus rapide. Je ne pouvais pas patiner en milieu de virage comme je le faisais lors des essais. J’ai donc ralenti et essayé de couper chaque virage, avec de bons chronos. Ce n’était pas trop mal. Je n’avais pas complètement tout sous contrôle, mais j’ai également pu le contrôler car quand il m’a doublé, j’ai vu qu’il était vraiment à la limite. C’était donc la confirmation qu’il n’avait pas beaucoup de cartes pour jouer contre moi. Mais Valentino ne renonce jamais, jusqu’à la fin ! Normalement, s’il est là, il prépare quelque chose, mais il n’est pas fou lors des dépassements : il est agressif mais normalement il ne fait pas de choses stupides. La bagarre a donc été bonne et j’ai pu lui répondre de façon toujours propre et correcte. C’était bien pour moi et nous n’avons pas perdu de temps, car Rins revenait. C’est aussi pour cette raison que Valentino n’a pas fait de choses folles. »

Pouvez-vous nous parler des différentes trajectoires dans le dernier virage ?

« En course, j’étais plutôt devant donc je n’ai pas vu beaucoup de trajectoires des autres pilotes. J’ai seulement vu Marc qui normalement va un peu loin et revient. Mais quand ils ont refait la piste, ils ont complètement changé l’inclinaison du virage. À l’opposé. C’est plutôt stupide ! Il est très difficile de passer dans ce virage. Vous pouvez avoir la même trajectoire mais vous pouvez en utiliser d’autres, car à l’intérieur, c’est plus élevé mais il y a moins d’adhérence. Donc si vous prenez un virage très serré, vous n’avez pas l’adhérence quand vous êtes penché au maximum. Si vous élargissez avant de revenir, c’est parfois plus rapide mais c’est vraiment difficile. Je pense que vous pouvez avoir différentes trajectoires avec la même vitesse et les différentes motos influent dessus. C’est actuellement un virage très étrange. »

Que pensez-vous du manque de performance du team Petronas SRT aujourd’hui ?

« Nous ne savons pas et nous ne pouvons pas savoir : peut-être qu’ils ont connu quelques problèmes. Mais cela arrive parfois en MotoGP car vous rencontrez une situation complètement différente lors de la course et vous devez travailler de façon intelligente durant les essais. Il faut essayer d’être prêt car normalement, il y a moins d’adhérence durant la course. Je pense que les réglages de la moto et beaucoup l’électronique ont un effet, donc vous pouvez très rapide lors des essais et pas autant durant la course, en particulier sur cette piste où l’adhérence est très faible. Dès le début, vous avez moins d’adhérence qu’à chaque séance d’essais. Vous vous attendez à quelque chose et ce n’est pas comme ça : vous devenez alors agressif et tout devient pire. Cela peut arriver. Je ne sais pas si c’est leur situation mais au vu de mon expérience, cela m’est déjà arrivé à de nombreuses reprises et c’est difficile. Vous devez comprendre comment fonctionne les pneus Michelin et vraiment adapter votre moto et votre style. »

Classement Grand Prix de Malaisie MotoGP à Sepang :

Crédit classements et photo de couverture : MotoGP.com