C’est une démarche qui a permis au monde des Grands Prix de faire son devoir de mémoire, de respecter son histoire, ce qui n’a fait qu’affermir sa légitimité au firmament des sports mécaniques. Laquelle ? Il s’agit de cette volonté de ne pas oublier ses anciens champions, rappelés pour être honorés comme légende ou jouer un rôle particulier dans l’organisation. L’occasion de s’acculturer et d’évaluer le chemin parcouru. Parmi ces « sages » qui ne l’ont pas toujours été, on compte un Freddie Spencer qui donne son avis entre hier et aujourd’hui…

Freddie Spencer, dans l’histoire des Grands Prix, a une particularité que personne n’a depuis égalé : il est le dernier à avoir gagné la course dans les catégories 250 cm³ et 500 cm³ dans la même journée et à être champion du monde dans ces deux catégories dans la même saison. Un exploit à présent interdit par un règlement qui prohibe plusieurs départs dans le même meeting…

Celui que l’on surnommait « Fast Freddie » est maintenant un officiel qui, en 2019, avait la charge de distribuer les sanctions. Ce qui lui a valu d’être vertement tancé par Cal Crutchlow au sujet d’un départ anticipé. Mais l’Américain n’en a pas pris ombrage. Il met même cet événement en avant pour développer cette certitude : « la réalité est que les pilotes de course sont des pilotes de course. Peu de choses ont changé en termes d’esprit, de motivation et de détermination », explique le maintenant retraité de 58 ans. « Bien sûr, le niveau de publicité auquel ils sont exposés a certainement augmenté, mais sinon ce n’est pas si différent du passé. »

Il insiste sur la nouvelle couverture télévisuelle élargie qui donne non seulement « un aperçu merveilleux » aux fans, mais « elle nous fournit également des outils qui nous aident dans un certain nombre de situations, par exemple lorsqu’il s’agit de savoir si les limites ont été dépassées. » La course est organisée de manière beaucoup plus professionnelle aujourd’hui, ce qui fait dire à Freddie que « la compétition est probablement à son apogée. Cela rend d’autant plus excitant de s’y impliquer. Notre travail consiste à créer les meilleures conditions possibles pour les pilotes afin qu’ils puissent faire le leur. »

 

 

Sur sa carrière météorique qui a connu un pic en 1985, avant de s’éteindre, il ajoute sur Motorsport-total : « je fais partie de ces gens qui croient que tout se passe pour une raison. Vous êtes né pour faire certaines choses  ici-bas », explique Spencer, qui a honoré 72 départs et remporté trois titres mondiaux au total.

« Bien sûr, il y a toujours la question de « et si ? ». On m’a demandé à plusieurs reprises si j’aurais eu une carrière plus longue si je n’avais pas participé aux deux championnats en même temps », a-t-il déclaré, en repensant à son double départ réussi sur les Honda NSR 250 et Honda NSR 500 en 1985. Après cela, Spencer n’a plus jamais remporté de Grand Prix, également en raison de blessures au poignet, que certains expliquent par l’effort physique demandé par la gestion de deux championnats en une saison.

« Mon corps ne pouvait tout simplement plus le faire. Mais la chance d’en faire partie à ce moment-là était inestimable. Nous avons appris en développement à l’époque, nous avons continué à travailler avec Honda pendant longtemps » termine Freddie qui ne regrette rien.