Les intenses moments de bonheur qu’ont vécus ensemble Marc Márquez et son team manager Alberto Puig ne sont peut-être pas près de se renouveler, comme semble le redouter sur la photo ci-dessus Álex Márquez (tout à gauche). Carlo Pernat en est persuadé, fort de sa grande expérience de directeur d’équipes, puis de manager personnel de pilotes.

Il exprime ici ses espoirs et ses craintes, tout en livrant des informations très intéressantes.

Que pensez-vous de ce qui se passe chez Honda avec l’arrivée de Pol Espargaró ?

« Honnêtement, je ne voudrais pas être Puig la première fois qu’il se retrouvera dans le stand avec les frères Márquez. Je m’attends à de grandes conséquences après cela, à tel point que je vois Puig vaciller. J’ai peur qu’un grand gâchis ne se produise chez Honda, car on peut y toucher à tout, sauf à Marc » a expliqué le manager transalpin à Riccardo Gugliemetti de GPOne.com.

Vous pensez donc qu’il pourrait y avoir des répercussions ?

« Certes, il y a mille clauses dans le contrat de Marc, mais quelque chose comme ça est une insulte pour lui. Je ne sais pas si cela va continuer avec Honda pendant quatre ans. À mon avis, ce sera deux ans et stop. »

Qu’en est-il du calendrier 2020 ?

« Concernant le calendrier, Dorna ne pouvait pas faire plus. Il est logique que le Championnat du Monde se déroule en Europe. Les courses en Espagne sont les bienvenues, comme les deux à Misano. Ce n’est pas un Championnat d’Espagne, mais un Championnat du Monde. »

« Il y a toutefois deux innovations : la première concerne la République tchèque, où ils ont demandé au gouvernement d’ouvrir les portes au public pour le Championnat du Monde avec la présence de 30 000 spectateurs. »

« La seconde est pour le Qatar, un pays qui n’est pas du tout oublié : la proposition est d’y réunir en un seul week-end la MotoGP et la Superbike. »

Entre-temps, la semaine dernière est apparue une accusation d’évasion fiscale contre Sito Pons.

« Je crains que Baldassarri et l’équipe soient en danger à cause de cette situation. Nous nous souvenons de ce qui s’est passé il y a deux ans, lorsque Sito a été impliqué dans une autre affaire. Je pense que Carmelo devra inventer quelque chose face à cette accusation. »

Revenons à la MotoGP. Pourquoi Marini et non Martin avec Pramac ?

« Martin a fait l’objet d’une compétition entre Honda et Ducati. Si Honda n’avait pas fait sa demande à Jorge, Ducati l’aurait attendu. »

Martin chez KTM ?

« Si j’étais chez KTM, j’aurais déjà pris Dovizioso ou Petrucci. KTM a besoin de pilotes expérimentés et, jusqu’à présent, cette entreprise n’a pas été très performante, tant dans le choix des pilotes que dans le développement de la moto. »

Parenthèse Valentino : combien va peser son adieu ?

« 25% des personnes qui viennent sur les circuits le font pour voir Rossi. Quand Vale s’arrêtera, ces gens disparaitront. »

Il va continuer.

« C’est exact. Il reste encore quelques détails à régler, mais tout est décidé. Dix sur dix pour Yamaha. En fait, Valentino a plus peur que Francesca Novello lui demande de se marier que de continuer à courir ! »

Parlons un instant des jeunes : Romano Fenati.

« Romano a eu tort de faire plusieurs erreurs dans sa carrière, mais sa vraie catégorie est la Moto2. Il m’a demandé d’être son manager et je peux vous dire qu’il avait déjà signé un contrat avec Boscoscuro, puis rien n’en est sorti. Avec Speed Up, il aurait fait un grand Championnat, c’était sa grande chance. »

Et l’avenir des autres jeunes pilotes ?

« L’avenir, c’est Bastianini, Bezzecchi, Baldassarri, auxquels j’ajoute Di Giannantonio et Marini. Ils nous donneront beaucoup de satisfaction. »

Combien les constructeurs investissent-ils dans le Championnat du monde ?

« Actuellement, Honda est l’entreprise qui dépense le plus avec 70 millions, puis 50 millions pour Ducati et Yamaha, 30 pour Suzuki et KTM, et enfin 20 pour Aprilia. Ce sont des chiffres indicatifs. Actuellement, un sponsor comme Repsol ou Phillip Morris investit environ 15 millions d’euros. »

Photos © Repsol Media et Carlo Pernat Fan Club