On ne présente plus Graziano Rossi !

Depuis l’annonce de la séparation programmée du team Tech3 et de Yamaha, notre confrère Antonio Russo a réalisé une interview exclusive de l’ex-pilote pour le site Tuttomotoriweb, dans laquelle les réponses du père de Valentino Rossi mettent à mal plusieurs théories fréquemment rencontrées sur le Net.

Du plus coriace adversaire de son fils à l’éventuel futur de ce dernier, si certaines déclarations de celui qui a couru la majorité de ses Grands Prix avec sa Suzuki 500cc peuvent surprendre, on ne peut évidemment pas pour autant les balayer d’un revers de la main !

Extraits…


Quand avez-vous réalisé que Valentino pouvait devenir pilote ?

« Moi, je ne me suis jamais fait d’illusions quant au fait qu’il pourrait devenir pilote quand il était enfant. Il a commencé à l’âge de 9 ans à faire du karting et, de là, il a commencé à être pilote. C’était la première réelle année de course. »

A votre avis, quel a été son adversaire le plus difficile jusqu’ici et pourquoi ?

« C’est une question un peu difficile. Il a eu beaucoup d’adversaires, il a couru contre Max Biaggi, Gibernau, contre beaucoup de pilotes, mais disons que peut-être ces deux étaient les plus emblématiques. Il a également couru contre Colin Edwards.

Mais pour être honnête, quand il était dans la catégorie junior, c’est à dire la première catégorie qu’il a fait, il y avait un garçon appelé Tessari, qui était fort comme lui, et ils étaient des amis proches. Cela a peut-être été l’adversaire le plus difficile. C’était un garçon de Monza. »

Quelle est la différence entre le motocyclisme vécu par vous et aujourd’hui ?

« La différence est principalement la structure et tout ce qui est autour de la course. Les courses de motos ont toujours le même caractère. Les pilotes sont toujours des gens à la recherche de la limite. Trouver la limite avec la moto, qui est 10 secondes plus rapide ou plus lent selon l’époque, ne change pas une virgule du discours des pilotes et de la course. »

Le team Tech3 et Yamaha vont se séparer : Valentino pense-t-il en profiter pour amener la SKY VR46 en MotoGP avec les motos d’Iwata ?

« Je ne me l’explique pas, Zarco durant ces premiers essais, a roulé très fort. Comment vont-ils trouver une moto plus compétitive ? Cependant, je ne crois pas que dans les plans de Valentino il y a déjà une équipe en MotoGP. Ils travaillent maintenant en Moto2 et Moto3 et je ne peux pas exclure qu’il puisse y penser, en effet. Valentino pourrait y penser. »

Actuellement, en Championnat du monde, est-ce que vous voyez un pilote qui peut recueillir l’héritage de Vale ?

« Je pense que Marquez est un pilote destiné à poursuivre les victoires de Valentino, et également le coéquipier de Vale, Vinales. A l’inverse, je crois que Lorenzo et Dovizioso ont déjà montré leurs limites. Sans aucun doute, Franco Morbidelli est le pilote qui peut recueillir l’héritage de Valentino car il est très proche de lui et s’avère déjà être un pilote très rapide. En fait, je dirais de supprimer les noms prononcés auparavant : je pense que Morbidelli sera certainement son héritier. »

Vous avez piloté avec Suzuki pendant des années : comment expliquez-vous cette régression durant l’après-Vinales ?

« Cela ne me semble pas vrai ; il est vrai que Iannone traverse une période difficile, mais Rins a enregistré de très bons résultats durant les tests. Suzuki n’est pas si mal. Avec Rins, ils collectent des résultats assez importants. Cette année, ils pourraient faire un bond en avant. Cependant, chez Suzuki, nous devons toujours nous attendre à tout moment à de grandes performances. Ils sont très bons et très compétitifs en tant que structure et en tant que capacité financière. »

Vous qui l’avez vécu de l’intérieur, pouvez-vous nous parler de cette fameuse finale de la saison de 2015 ?

« À mon avis, cela a été un épisode très triste. Cela ne s’était jamais produit qu’un pilote, en l’occurrence Marquez, se soit mis ouvertement du côté d’un autre pilote, pour aider Lorenzo sur la piste en jouant assez salement contre l’adversaire qu’était Valentino. À mon avis, c’était un épisode très triste, qui a laissé un goût amer dans la bouche de la plupart des fans du Championnat du Monde, et c’était une très mauvaise chose. »

Quand pensez-vous que Valentino s’arrêtera et que va-t-il faire ensuite ?

« C’est quelque chose que je ne peux pas vous dire et il ne sait certainement pas ce qu’il va faire ensuite. Il pourrait s’agir de courses de voitures dans un championnat ou de l’équipe VR46. »

Comment se fait-il que son renouvellement ne soit pas encore signé avec Yamaha ?

« Honnêtement, je ne sais pas. Cependant, je suis convaincu qu’en MotoGP, il ne restera qu’avec Yamaha. »

Qu’est-ce que c’est que d’être le père de Valentino ?

« C’est un goût merveilleux qui dure depuis 25 ans. En effet, aux années de Mondial, j’ajouterais aussi les années précédentes. Alors disons que ce sont 30 années de goût merveilleux qui rendent la vie tellement plus intéressante et joyeuse. À mon avis, c’est une chose magique.
Le dernier conseil que je lui ai donné, c’était en mini-motos, et il avait 9 ans. Une fois, je suis allé sur la ligne de départ et je lui ai conseillé de partir depuis la droite de la première ligne, alors qu’au contraire, la gauche n’était pas une bonne chose. Il m’a regardé et a dit: « Papa ne t’inquiète pas et laisse-moi faire ». Il avait 9 ans et c’était le dernier conseil que je lui ai donné. »