Pour ceux qui pensent que l’avènement de Joan Mir au sommet de la hiérarchie MotoGP n’est qu’un accident de parcours dans une saison atypique marquée par le forfait du taulier Marc Marquez, voici de quoi avoir le doute. L’analyse du chef mécanicien du nouveau Champion du Monde montre que le Majorquin a certaines qualités qui ne pourront être ignorées par Marc Marquez lorsqu’il sera enfin en mesure de remonter sur sa Honda…

Il s’appelle Frankie Carchedi et c’est le chef mécanicien de Joan Mir dans le stand Suzuki. Il est donc aux premières loges pour évaluer le talent du nouveau Champion du Monde MotoGP. Un titre conquis grâce à une victoire et pas moins de sept podiums en quatorze courses disputées. Vu comme ça, on a plus l’impression d’une belle régularité que celle d’une forte domination. Cependant, Joan Mir n’est pas à estimer comme celui qui sait seulement tirer les marrons du feu.

Frankie Carchedi affirme ainsi que Joan Mir a « tout ce qu’il faut » pour être là où il est actuellement. Des qualités qui sont en mesure de lui permettre d’y rester longtemps… Sur Speedweek, il détaille ainsi : « son approche mentale, sa formation sont ses atouts.  De nos jours il faut tout, il ne suffit pas d’être incroyablement talentueux. Je ne veux pas dire que ce n’est pas le cas, il a tout le paquet », assure-t-il.

Mais il y a autre chose… « certains aspects des données de télémétrie peuvent en dire long dès la première fois sur la moto. Il est difficile d’entrer dans les détails, mais comment il parvient à freiner, comment il arrête la moto… Même si tout ne doit pas être bien pour lui, peu importe que l’adhérence soit bonne ou mauvaise, il peut faire la différence ».

Du Guintoli dans le Joan Mir

« Les pneus offrent de plus en plus d’adhérence et deviennent un peu plus tendres chaque année, vous êtes donc limité dans la mesure où vous pouvez réellement arrêter la moto », a ajouté Carchedi. « Mais il parvient à trouver la limite que l’on peut attendre du pneu, puis il joue avec les freins au point où il dépasse légèrement la limite. Ce n’est pas facile d’appliquer une pression de freinage, c’est un talent et cela fonctionne de la même manière à l’avant et à l’arrière ».

« C’est incroyable et c’est certainement sa force », a déclaré le chef mécanicien, enthousiasmé par son pilote de 23 ans. « Pour un jeune homme, il a un super feeling sur la moto. Il n’entre pas dans les détails, mais vous pouvez essayer quelque chose de très petit et il peut vous dire ce qui est positif et ce qui est négatif ».

Puis il ajoute : « ses commentaires sont souvent très similaires à ceux de Sylvain Guintoli. Cela va même si loin qu’ils peuvent ressentit la même chose dans le virage 4 d’une piste, ou dans le virage 8 … C’est assez impressionnant et cela signifie également que nous avons le pilote d’essai parfait ». Un hommage rendu au Français de 38 ans, qui, décidément, fait l’unanimité chez Suzuki

Frankie Carchedi et Joan Mir dans la boîte Suzuki