Le constructeur Aprilia a décidément connu une période frustrante une fois qu’il a été acquis qu’il devrait se passer de son pilote Andrea Iannone. Au reçu des quatre ans de suspension de ce dernier, les hommes de Noale sont allés frapper à la porte de motor-homes habités par des champions a priori libres pour 2021. Avec un contrat pour un constructeur en main, au guidon d’une RS-GP à développer, ils pouvaient légitimement penser qu’ils arriveraient rapidement à leurs fins. Oui mais voilà …

Aprilia a proposé à pas mal de pilotes de rejoindre le projet RS-GP en MotoGP. Mais les émissaires de Noale n’ont connu des revers. Pour tout dire, ils ont ramassé tellement de vestes qu’ils sont habillés pour l’hiver. Jugez-en : les vétérans Crutchlow et Dovizioso ont tourné talon, et les jeunes Bezzecchi comme Joe Roberts ont refusé ce chemin balisé vers l’objectif de leur vie : le MotoGP. Fin de série ? Que nenni.

A la liste il faut ajouter Fabio Di Giannantonio. Sur GPOne, il révèle : « je dois remercier Aprilia d’avoir pensé à moi. La Maison de Noale a une grande histoire et donc, bien sûr, vous y pensez lorsque vous êtes appelé. Mais finalement, en évaluant bien la situation avec mon manager Diego, nous avons pensé qu’il valait mieux rester avec Fausto ».

Des arguments qui étonnent tout de même car on rappellera que le projet Aprilia est niché dans la structure Gresini. De fait, signer pour la RS-GP ne l’aurait guère éloigné d’un Fausto signalé comme s’occupant aussi du Moto2 …

Une Aprilia refusée pour 2021 mais quand même pour 2022 ?

La suite relève de l’équilibrisme : « je me sens prêt à aller en MotoGP, en tant que pilote, mais pour le moment, je ne le sens pas ainsi. Je veux essuyer de gagner en Moto2. Je dois savoir que j’ai donné 100% dans cette catégorie ». Des mots que l’on a aussi entendu de la bouche de Bezzecchi et de Joe Roberts. La course au titre sera donc plus qu’intéressante en 2021 en Moto2.

Cependant, le même Di Giannantonio n’aura pas la pression de gagner à tout prix pour mériter une montée en gamme. Car c’est déjà écrit dans son contrat : « j’ai signé ce contrat qui est magnifique. Il y aura cette première année en Moto2 où l’objectif sera de bien faire et de lutter pour gagner mais je serai certainement aussi plus libre mentalement puisque je sais déjà qu’en 2022 je serai en MotoGP dans l’équipe de Gresini. En réalité, nous ne connaissons pas encore la moto ». Est-ce à dire qu’Aprilia aura même du mal à garder Gresini ?