Shinichi Sahara est le chef de projet de l’aventure Suzuki en MotoGP et il s’est retrouvé dans l’obligation de réorganiser son équipe en vue de la saison 2021 qui doit être celle de la défense du titre mondial de Joan Mir. Une situation imposée par le départ de Davide Brivio vers la Formule 1. Mais il y a d’autres compétences au sein de cette équipe qui travaillera différemment. Le Japonais n’est pas inquiet à ce sujet. En revanche, le dégât collatéral de l’absence de l’Italien risque d’être l’idée d’une équipe satellite …

Shinichi Sahara a trouvé comment palier le poste stratégique laissé vacant par Davide Brivio, parti vers d’autres horizons. Ainsi, plutôt que de lui trouver un successeur, le Japonais a dilué ses fonctions au sein d’un comité composé de sept personnes. Avec cette méthode, il espère, aussi, améliorer la communication et les échanges en interne. Il dit ainsi : « toutes les questions relatives au management sont discutées avec les personnes clés de l’équipe. C’est pourquoi nous avons mis en place le comité de gestion d’équipe. Ces personnes clés couvrent zone par zone et échangent également des informations entre elles. C’est ainsi que nous avons choisi de gérer la situation après le départ de Davide », a révélé Sahara.

Le comité est composé ainsi : outre Sahara, le responsable technique Ken Kawauchi y est représenté, Mitia Dotta et Roberto Brivio sont là pour la coordination d’équipe, les deux chefs d’équipe Frankie Carchedi (Mir) et Manuel Cazeaux (Rins) ainsi qu’Alberto Gomez pour les questions marketing sont aussi de l’effectif.

Sahara n’a pas peur que des problèmes internes puissent survenir sans un vrai chef d’équipe. Au contraire : « même quand on avait encore Davide, j’ai tenu le rôle de directeur d’équipe. J’ai discuté de toutes les questions avec Davide, je lui ai donné des conseils et il m’en a donnés. Toutes les informations ont été échangées entre Davide, moi-même et Ken Kawauchi. Je sais donc comment il a géré le personnel et le côté technique. Donc je ne suis pas inquiet. Nous avons également des employés très compétents dans l’équipe, tant pour le domaine technique que pour le marketing et l’administration. Vous pouvez compenser le départ de Davide. Je crois que tout est sous contrôle. Donc je ne suis pas du tout inquiet ».

Le chef de projet Suzuki voit également un avantage dans le nouveau système : « l’équipe s’est encore rapprochée. Auparavant, les demandes des différents services convergeaient à Davide, qui me transmettait alors l’information à moi ou à d’autres personnes. Maintenant, nous communiquons directement. Nous essayons ensemble de surmonter cette situation difficile ».

Shinichi Sahara doit prioriser et le team satellite n’est pas une priorité

Mais alors, à quoi servait donc Davide Brivio si tout semble si évident à réorganiser ? Nous verrons durant les Grands Prix de cette saison. Mais il est tout de même un sujet qui pâtira de ce départ. Le Japonais l’identifie clairement, et il s’agit de celui de l’équipe satellite : « Davide était le principal interlocuteur pour parler aux différentes équipes, comme une fenêtre sur Suzuki. J’étais aussi impliqué, bien sûr, mais avec le départ de Brivio, je suis juste plus occupé. La moitié du travail de constitution d’une équipe satellite se déroule sur la piste où vous parlez aux équipes. L’autre moitié dans l’usine. Je dois gérer les choses ».

Il ajoute sur Speedweek : « je n’ai pas abandonné l’équipe satellite. Mais c’est vrai, le départ de Davide me complique la tâche. Comme je l’ai dit, je suis très occupé, mais je vais continuer. La direction générale n’a pas rejeté l’affaire, mais nous parlons de beaucoup de choses en même temps. Par conséquent, l’équipe satellite a été pour l’instant écartée. Mais je peux dire que nous progressons lentement. Je commence moi-même à réfléchir plus en détail à la manière dont une équipe satellite pourrait être gérée. Nous parlons toujours à plusieurs équipes. Je vais donc devoir continuer ces conversations en cours de route, mais à l’usine, je dois encore l’expliquer à la direction. Comme je l’ai dit : nous avançons lentement ». Ce qui n’est pas un bon signe, car les grandes décisions doivent se prendre à ce sujet d’ici la fin mars …