Les deux derniers Grands Prix du Qatar qui ont lancé la saison 2021 de MotoGP ont ravi un Francesco Guidotti qui n’a peut-être été jamais aussi heureux d’occuper le poste de team manager de Pramac Racing. Et pour cause : la nouvelle recrue Jorge Martin s’annonce plus que prometteuse avec une pole position et un podium déjà à son actif. Et puis son pilote d’expérience Johann Zarco tient toutes ses promesses puisque le voici leader provisoire du championnat. L’Italien revient sur son Français, qu’il aurait déjà voulu dans son équipe dès la fin de sa période Moto2 …
Francesco Guidotti a de quoi être fier de ses troupes et de ses pilotes en tant que team manager de Pramac Racing. Après deux Grands Prix cette saison, les résultats sont probants pour la structure satellite d’une usine Ducati qui a fait moins bien à Losail. Et avec ses deux anciens pilotes Miller et Bagnaia dedans ! Pour peu, on décèlerait presque comme un semblant de suprématie…
Ce qui est un fait en revanche, c’est que son pilote Johann Zarco vire en tête du championnat avant d’aborder le troisième round à Portimao. Qui avait assez bien réussi à son désormais ancien pilote Jack Miller en 2020. Guidotti revient sur le Français qu’il observe depuis déjà un bon moment : « c’est un pilote qui a beaucoup souffert ces deux dernières années » commence l’Italien sur MOW. « Il a été marqué par la déception technique avec KTM, une moto avec laquelle il n’a pas pu dialoguer, mais aussi par la séparation avec son manager de longue date Laurent Fellon, avec qui il a grandi ».
« Maintenant, il a enfin retrouvé la sérénité et cette clarté aussi. Il est vrai que, dans le passé, il s’est souvent retrouvé en proie à des ennuis sur la piste, tantôt en tant qu’acteur principal, tantôt en tant que victime, mais il n’est en aucun cas un pilote agressif » signale Guidotti.
« Nous savions que nous pourrions avoir un bon championnat avec Zarco. Il a eu un an d’expérience dans l’équipe Esponsorama avec une moto de la saison passée et maintenant il peut se battre à armes égales avec les officiels. On avait déjà cherché Zarco lorsqu’il courait en Moto2, mais il avait préféré signer avec une équipe française comme Tech3. Le contact avec Ducati s’est alors produit au moment de la difficulté maximale pour Johann, lorsqu’il a quitté KTM sans plan B » se souvient le team manager.
Francesco Guidotti : « il faut dire les choses au bon moment et de la bonne manière »
Le travail avec Johann Zarco a aussi été sublimé par l’esprit d’équipe. Une solidarité qui fait le bonheur de Guidotti, ravi d’avoir trouvé la manière pour susciter cette complicité : « à Doha, nous attendions les quatre Ducati devant. Lors du briefing d’avant course, j’avais expressément demandé à mes gars de ne pas réussir l’impossible, de ne pas se gêner, de ne pas s’accrocher, de ne pas tomber. Nous venions d’une première course exceptionnelle et d’une qualification phénoménale ».
« J’ai parlé à nos pilotes, ensemble, et je suis content parce qu’ils se sont comportés comme des professionnels. Jorge n’a pas attaqué Zarco car c’était trop risqué et cela lui fait honneur. L’instinct du pilote est en fait différent. La première chose que Jorge m’a dite après la course a été la suivante : « si ça n’avait pas été Zarco, j’aurais tenté ce dépassement au dernier virage !».
Guidotti termine : « j’ai eu la chance de parler ensemble à Johann et Jorge, ce qui n’est pas acquis car cela nécessite un climat de respect et de collaboration entre les pilotes ». Un facteur essentiel qui pèsera sur le déroulé de cette saison, à condition qu’il perdure. Car, comme le signale l’homme de Pramac Racing : « à ce niveau et à ces vitesses, c’est finalement la tête du pilote qui fait la différence, mais il faut dire les choses au bon moment et de la bonne manière ».