Le Champion du Monde Joan Mir est encore dans la course pour conserver son titre avec la Suzuki à cette mi-saison prononcée. Il est quatrième au classement général provisoire, mais déjà à 55 points d’un pilote Yamaha du nom de Fabio Quartararo. Une machine qui évolue avec un moteur quatre cylindres en ligne, comme sa GSX-RR, tandis que le reste de la meute est propulsé par un V4. Jusqu’à l’an dernier, l’opus d’Hamamatsu était considéré comme un modèle du genre. Mais avec cette approche de Joan Mir à ce stade de la campagne, des questions se posent…
Joan Mir n’a de cesse d’exhorter Suzuki d’avancer plus vite dans l’évolution d’une moto qu’il évalue carrément comme étant identique à celle de 2020. Une bonne base, certes, mais la concurrence a travaillé dur et fait des progrès avec, notamment ce « holeshot device » complet, jouant sur l’avant et l’arrière de la moto. La GSX-RR attend d’en être équipée et d’Hamamatsu, on dit que cela arrivera pendant le second Grand Prix organisé en Autriche.
Pendant ce temps, Fabio Quartararo collectionne victoires et podiums tout en se montrant sur le devant de la scène au moment des qualifications. Un exercice que la Suzuki rebute toujours à faire dans de bonnes conditions. Bref, rien ne change vraiment, et Joan Mir pourrait bien en être lassé. Lorsqu’on lui demande de comparer sa Suzuki à la Yamaha, le Majorquin fait comme passer un message, dans une conjoncture où Viñales, qui a débuté en MotoGP sur une GSX-RR, est sur le marché, libérant ainsi une M1… « Je ne vois la Yamaha que de l’extérieur, et les résultats de cette moto », commence Mir.
Joan Mir réussit le tour de force de parler de la Yamaha sans citer Quartararo
Puis il explique sur Speedweek : « je ne pense pas que les motos se ressemblent vraiment. Il est vrai que les deux utilisent des moteurs à quatre cylindres en ligne. Mais les propriétés sont assez différentes. Vous pouvez voir que les pilotes Yamaha roulent d’une manière différente que nous qui sommes sur la Suzuki ». Il n’y en effet que deux GSX-RR sur la grille de départ. Celle de Mir et celle de son équipier Rins. Puis le Majorquin arrive à cette conclusion : « la Suzuki est un peu plus agressive, la moto bouge plus. A certains égards, elle est plus proche du V4 sans être un V4. La Yamaha, en revanche, fait une impression plus douce ».
« Mais comme je l’ai dit : c’est tout ce que je vois. Je peux donc seulement dire que je pense que la Suzuki est un peu plus agressive que la Yamaha », a déclaré l’Espagnol de 23 ans. Cela étant dit, il omet un élément important : il n’y a qu’une seule Yamaha qui fait montre d’une telle dextérité. Il s’agit de celle de Fabio Quartararo dont Viñales a tellement reconnu qu’il l’a pilotée d’une façon si particulière qu’il a décidé de quitter les lieux à la fin de cette année.