Partant du principe que la peur n’évite pas le danger, Pol Espargaró a décidé de regarder sa situation chez Honda Repsol en face. Il sait qu’il n’a pas donné satisfaction en 2021, qu’il a eu autant de mal à s’adapter à la RC213V qu’Alex Marquez et Takaaki Nakagami qu’il devait a priori dominer, et qu’avec Fabio Quartararo tout comme Joan Mir qui n’auraient rien contre d’aller voir ailleurs, il n’est pas dans une position de force pour négocier le renouvellement d’un bail qui se terminera au terme de cette année. Il en a bien conscience et il ne s’en cache d’ailleurs pas.

Pol Espargaró n’est peut-être pas au pied du mur mais il est assurément à la croisée des chemins de son aventure avec Honda. Une expérience voulue comme plus intense encore que celle consommée somme pilote officiel KTM. Et, sur ce plan, l’Espagnol n’est pas déçu. Mais peut-être pas dans le sens qu’il aurait souhaité. L’Espagnol a en effet subi des chutes et a dû se remettre en question dans un environnement impacté par le forfait du leader Marc Marquez pour cause de blessure. Les résultats s’en sont immanquablement ressentis, à tel point que l’état-major Honda ne veut plus revivre ça.

Pol Espargaró : « j’ai l’impression de jouer à une balle de match à chaque fois que je monte sur la moto »

Alors une nouvelle RC213V est arrivée et au vu des performances que Pol Espargaró a affiché avec lors du dernier jour de l’intersaison à Mandalika, elle pourrait être pour lui celle du salut. En attendant, il ne nie pas qu’il va devoir se montrer à la hauteur très vite, lorsque les hostilités de l’exercice 2022 seront lancées : « j’ai l’impression de jouer à une balle de match à chaque fois que je monte sur la moto. Pas pour Honda, pas pour mon avenir, mais pour moi, pour me prouver que je méritais de porter ces couleurs », a commenté l’Espagnol dans une déclaration repérée par Motosan.

Un objectif qui ne nécessite pas de gagner, ou de se battre pour le titre, mais qui va plus loin : « cela ne veut pas dire toujours finir premier, mais montrer à Honda qu’après l’effort fourni cet hiver, la moto peut être compétitive. Honda mérite d’avoir un pilote capable de se battre pour les premières places », insiste Pol Espargaró qui se met donc la pression. Et il précise : « je suis dans l’endroit le plus difficile car mon coéquipier est l’un des meilleurs pilotes de l’histoire du MotoGP ». Un choix qu’il assume.