Pecco Bagnaia a étonné lors de la conférence de presse avec cet aveu d’un amour pour la vie qu’il porte à Ducati, dans un monde où l’échéance des relations est généralement fixée à seulement deux ans. Il y a bien des pilotes qui ont un bail de quatre saisons, mais ils sont l’exception qui confirme cette règle, parfois même ramenée à seulement 12 mois. Mais l’Italien marque ainsi une nouvelle approche qui se fait jour dans un paddock qui essaie pourtant de prévoir de plus en plus le coup suivant alors que celui en cours n’a même pas encore été joué, et ça change les mentalités…

Le marché des transferts en Grand Prix ne fait jamais relâche, et à cette période où la plupart des contrats doivent être renouvelés ou signés, il est en plein boum. Ses mœurs se révèlent aussi un peu plus en cette période intense de négociations et de transactions. On voit ainsi une certaine agitation autour de la filière KTM avec Raul Fernandez qui n’a pas encore fait la moindre course en MotoGP mais dont on dit qu’il intéresse toujours Yamaha. Pour Pedro Acosta, c’est même encore mieux : le Champion du Monde Moto3 va débuter en Moto2, mais il est déjà dans les plans des décideurs en MotoGP. A tel point qu’il pourrait avoir sa propre histoire sous la bannière Red Bull qui referait en MotoGP avec le prodige de 17 ans ce qu’elle a accompli en Formule 1 avec Max Verstappen.

Tout ça pour dire que les baux ont long cours sont un risque que les états-majors à l’affut du futur talent encore inconnu ne veulent pas prendre. A moins de s’appeler Marc Marquez, dont le talent est plus que convaincant, ou Brad Binder dans un team KTM qui veut garder au moins un de ses talents malgré le fait que sa RC16 soit encore loin d’être l’arme pour un titre.

Bagnaïa (ANSA)

Pecco Bagnaia plaide pour un contrat à durée indéterminée

Dans une telle ambiance, les histoires d’amour n’ont plus vraiment de chance d’avoir cours. Cependant, on peut toujours tomber amoureux. Et Pecco Bagnaia, avant de se lancer dans cette saison où il est quasiment désigné comme celui qui doit ramener le titre pilotes, espéré chez Ducati depuis celui acquis par Casey Stoner en 2007, a bel et bien déclaré sa flamme, en commençant par informer sur son soulagement d’avoir déjà l’assurance de rouler sur une Desmosedici jusqu’en 2024 : « je pense qu’il était essentiel d’avoir signé le contrat avec un aussi bon timing. Je suis très heureux de rester encore deux ans, mais si j’avais le choix tout de suite, j’aimerais rester chez Ducati pour la vie. Sans aucun doute, commencer par deux autres années signifie que je peux être plus détendu, en pensant à donner le meilleur de moi-même sur la piste. Je préfère cette situation ». Un contrat à vie ? Ce serait une première, et un risque aussi. L’idée a été lancée, qui osera l’appliquer dans ses rangs ?

Francesco Bagnaia am Donnerstag in Losail