Ce Grand Prix d’Allemagne arrive après un Grand Prix de Catalogne où il a été beaucoup question du collège des commissaires de la FIM. Sa légitimité a été clairement mise en cause après sa dernière décision, qui a considéré la chute de Taka Nakagami comme un incident de course. Une évaluation qui a provoqué l’ire d’une partie représentative des pilotes, dont Alex Rins, pour la seconde fois consécutive « victime » du Japonais et qui a maintenant un poignet cassé. Ses propos sur Freddie Spencer, premier commissaire dudit collège, remettant en cause son discernement en raison de son âge, n’ont pas plu à Carmelo Ezpeleta qui met les choses en ordre avant de prendre ses quartiers sur le Sachsenring. Y compris, d’ailleurs, sur la question des salaires…

Carmelo Ezpeleta a poursuivi son entretien avec Motocilismo en balayant l’actualité chaude de ces dernières semaines qui ont égayé son paddock MotoGP. Il a dévoilé son action après la décision de  Suzuki de déserter, le voilà présent au front sur la question du collège des commissaires de la FIM et de ses décisions contestées par les pilotes avec de plus en plus de virulence. Le dernier fait avec Nakagami en Catalogne, et la polémique qui a suivi sur le classement en fait de course des événements produits a profondément agacé le patron de Dorna qui aimerait avoir vécu cette tension pour la dernière fois.

Il invite donc les protagonistes à montrer un autre visage dès ce week-end… « La bonne chose que l’incident entre Valentino Rossi et Marc Marquez à Sepang en 2015 a amené est que nous nous sommes écartés des questions disciplinaires. C’est maintenant du domaine de la FIM ». Après ce rappel historique vient le tirage des oreilles… « Je ne suis pas commissaire et personne de Dorna n’est commissaire. Mais si un gars me parlait comme Rins l’a fait ou m’imposait une colère d’enfant comme Sergio García, si cela ne tenait qu’à moi, je les remettrais dans le droit chemin. Parce que les arbitres sont des arbitres partout. Je regarde le foot parce que je suis fan, et quand ils interviewent les joueurs à propos d’un arbitre, ils disent « je préfère me taire parce que le penalty… ». Et ils se taisent. Il est inadmissible que Rins dise cela, et il est intolérable que Sergio García dise ce qu’il a dit. Et ce ne sont pas les seuls, il y en a eu bien d’autres ».

Freddie Spencer (à droite), responsable du Collège des Commissaires FIM

Carmelo Ezpeleta : « le respect des commissaires, je le garderai« 

La colère n’est donc pas feinte. Elle est même profonde : « être commissaire de piste est très difficile, et il faut voir comment les choses se passent, je pense que c’est irrespectueux pour les pilotes de parler comme ça. Je précise aussi qu’en Commission de Sécurité un sujet d’action des commissaires sportifs des Grands Prix précédents a été abordé, et tous les pilotes n’étaient pas d’accord. J’ai, évidemment, une relation exquise avec les pilotes et nous nous voyons tous les vendredis dans cette commission et nous parlons de sécurité et d’autres choses, et l’autre jour, cette question a été soulevée et ils n’étaient pas tous d’accord. Mais le respect des commissaires, je le garderais ».

Puisqu’il parle d’une Commission de Sécurité où tout finit par transpirer, il en profite aussi pour fuiter sur la question des salaires des pilotes qui y a été abordée, notamment par Marc Marquez. Alors, un salaire minimum pour les pilotes ? Carmelo Ezpeleta en reste pantois : « ce que je peux dire, c’est qu’il n’y a plus de pilote en MotoGP qui ne soit pas payé, et qui ne soit pas payé d’un montant que n’importe quel autre professionnel de haut niveau aimerait. Personne n’a demandé à Remy Gardner ou Raúl Fernández d’apporter quoi que ce soit. Ni Dovizioso, ni Darryn Binder. Personne ne leur a dit : si vous voulez venir avec moi, payez autant. Cela n’arrive pas en MotoGP. Ce sujet n’a pas duré plus de six ou sept minutes dans cette commission de sécurité, qui est désormais la commission de tout… ».

Carmelo Ezpeleta termine : « les anciens bons pilote d’une autre époque auraient déjà été contents de recevoir le salaire que les moins bons reçoivent actuellement. J’ai vécu, le meilleur ou le pire car j’ai déjà quelques années, de Spa, de Nogaro… Et la préoccupation était essentiellement pour la sécurité ». Carmelo Ezpeleta reprend apparemment les choses en main…