Nous perpétuons notre habitude de vous reporter intégralement les propos de Johann Zarco, de façon brute, donc sans mise en forme ou déformation journalistique.
A côté de la communication parfois un peu formatée des traditionnels communiqués de presse, les échanges entre le pilote français et les journalistes dans l’hospitalité du team Monster Yamaha Tech3 sont d’une richesse et d’une simplicité que les vrais passionnés apprécieront (vous pouvez retrouver tous ses débriefings passés dans notre rubrique “Interviews“).
Johann Zarco : « Il est difficile de dire que c’est une journée positive mais nous avons progressé. Le feeling sur la moto n’est pas si mauvais, mais nous ne sommes pas en mesure d’aller plus vite, donc il ne faut pas regarder la position mais continuer à travailler sur ce feeling et en être satisfait. Nous n’étions pas si loin de la Q2 et j’ai donné mon meilleur dans le dernier tour. Je suis content que l’on ait pu me voir un petit peu à la télévision. J’ai donné mon meilleur mais ce n’était pas suffisant pour être avec les gars de tête. Ce que je veux dire de positif pour aujourd’hui, c’est que nous avons ouvert quelques directions pour travailler, et peut-être que cela ne nous aidera pas pour être sur le podium lors des prochaines courses mais au moins cela m’aide à adapter mon style de pilotage pour me faire progresser pour le futur, y compris pour les prochaines années. Je suis donc satisfait de ce genre de feeling, j’ai pu travailler des choses sur moi-même qui ont engendré des bonnes réponses de la moto ainsi que du chrono. Donc maintenant, j’essaye de faire de mon mieux mais également de garder des choses positives pour moi pour continuer à progresser pour l’an prochain ».
Parlez-vous de choses techniques ?
« Oui, ce sont des choses techniques, concernant l’électronique et une façon différente de l’utiliser. Cela me pousse aussi à changer ma façon d’ouvrir les gaz. Mais au final, le feed-back sur la motricité est plutôt intéressant, donc je suis heureux d’avoir pu ouvrir cette porte car depuis de nombreuses courses nous avions les mêmes limites. Maintenant, nous sommes toujours limités, mais avec un feeling différent ».
Il semble que les Yamaha ont des difficultés en ce moment. Se servent-ils de vous pour essayer d’améliorer la situation ?
« Non, non, non. Ils ont deux gars suffisamment forts dans le team d’usine. S’ils se servent de moi, ils ne me le disent pas. Si j’étais rapide, ils prendraient mes données, mais c’est tout ».
Je veux dire qu’en ayant 4 motos, cela procure plus d’informations qu’en en ayant seulement 2…
« Oui, mais ma moto a plus de 2 ans. Donc je pense qu’ils ne sont plus intéressés par cette moto ».
Pensez-vous qu’il y a quelque chose en particulier qui a créé un problème chez Yamaha durant ces derniers mois, ou tous les autres ont-ils fait un pas en avant ?
« Tout le monde a fait un pas en avant, car nous allons aussi plus vite. Seul Vinales allait plus vite l’année dernière, mais moi, en me forçant davantage, en utilisant mieux les pneus et en travaillant mieux avec l’équipe, nous sommes un peu plus rapides que l’année dernière. Cela signifie donc que nous sommes en train de progresser, et non pas que nous faisons pire. Mais les autres ont fait un très grand pas en avant. Ce top 5 est plutôt serré, il y a juste 2 dixièmes avec un chrono incroyable. Iannone est 5e à seulement 2 dixièmes. C’est donc difficile ».
Tu as fait le spectacle dans le dernier tour, en perdant l’avant et l’arrière 2 ou 3 fois…
« Oui, oui, oui ».
Tu as été 4 dixièmes plus vite que l’année dernière en qualification…
« Oui. J’avais fait une bonne Q1 et j’avais été moins vite en Q2 parce que je n’avais plus d’énergie. Là, il y a quand même des choses que je contrôle mieux puisque j’aurais peut-être pu continuer de progresser si j’avais été en Q2. Il manque tellement pas grand-chose… Mais c’est vrai que durant le dernier tour, j’ai perdu 3 fois l’avant. Ça fait des tours un peu à la Márquez, mais pour la 12e place (rires). C’est moins gratifiant et c’est là où on se dit « d’où vient le problème ? ». Mais là, quand je fais ça, avec le feeling qui est bon, et qu’on voit à la télé que ce n’était pas mal… puisque les autres ont aussi du mal, finalement. Oui, Vinales a pu faire 47.8 mais ensuite il n’a pas pu faire plus vite en Q2. 47.8, c’est quoi ? C’est tout juste 2 dixièmes que ce que j’ai fait, donc ce n’est pas grand-chose. Ça se joue à rien. C’est pour ça qu’il faut rester positif et le fait d’avoir ouvert d’autres portes sur l’électronique pour s’ouvrir l’esprit, et pas rester toujours dans le même style de pilotage, ça m’ouvre le cerveau pour une éventuelle prochaine adaptation qu’il y aura à faire ».
Que fais-tu de façon différente sur la moto ?
« Une manière de gérer un peu différemment la glisse et l’accélération. Je ne peux pas bien l’expliquer mais ça change vraiment la connexion : quand tu accélères, ça peut être plus puissant et plus dur à gérer, mais ça t’oblige à te contrôler. Mais quand tu as besoin d’un peu d’accélération, à tout moment tu es prêt à accélérer. Ça, c’est bien ».
Comment vois-tu la course ?
« Dès que notre pneu commence à s’user, on n’en chie trop, trop, trop ! Ce n’est donc pas de bon augure pour la course, mais il faut voir. La FP4 n’était pas trop pourrie par rapport à ce que j’ai pu ressentir hier. Quand tu as la facilité de faire 3 ou 4 dixièmes de mieux, tu les gardes pour toute la course. Et d’un seul coup, au bout de 20 tours, ça fait des secondes, et c’est ça qui va me permettre, oui ou non, d’être dans le top 10 ou dans le top 8 ».
Retrouvez tous les autres débriefings de Johann Zarco ici !
QP – P14
Pas satisfait de cette position mais on ne pouvait pas faire plus. Nous allons nous battre et tout donner pour faire un nouveau top10 !
Not satisfied of our position but we can’t do more. We’ll fight to make an other top10 ! #AragonGP #JZ5 @Michelin_Sport pic.twitter.com/zWHLyCIMJg— Johann Zarco (@JohannZarco1) September 22, 2018
Grand Prix d’Aragon, MotoGP, J.2 : chronos
1 | 99 | Jorge LORENZO | Ducati | 1’46.881 | ||
2 | 4 | Andrea DOVIZIOSO | Ducati | 1’46.895 | 0.014 | 0.014 |
3 | 93 | Marc MARQUEZ | Honda | 1’46.960 | 0.079 | 0.065 |
4 | 35 | Cal CRUTCHLOW | Honda | 1’47.146 | 0.265 | 0.186 |
5 | 29 | Andrea IANNONE | Suzuki | 1’47.169 | 0.288 | 0.023 |
6 | 26 | Dani PEDROSA | Honda | 1’47.224 | 0.343 | 0.055 |
7 | 9 | Danilo PETRUCCI | Ducati | 1’47.351 | 0.470 | 0.127 |
8 | 19 | Alvaro BAUTISTA | Ducati | 1’47.678 | 0.797 | 0.327 |
9 | 42 | Alex RINS | Suzuki | 1’47.737 | 0.856 | 0.059 |
10 | 43 | Jack MILLER | Ducati | 1’47.792 | 0.911 | 0.055 |
11 | 25 | Maverick VIÑALES | Yamaha | 1’47.810 | 0.929 | 0.018 |
12 | 30 | Takaaki NAKAGAMI | Honda | 1’48.284 | 1.403 | 0.474 |
Q1 Results: | ||||||
Q2 | 25 | Maverick VIÑALES | Yamaha | 1’47.823 | ||
Q2 | 30 | Takaaki NAKAGAMI | Honda | 1’47.946 | 0.123 | 0.123 |
13 | 21 | Franco MORBIDELLI | Honda | 1’48.009 | 0.186 | 0.063 |
14 | 5 | Johann ZARCO | Yamaha | 1’48.052 | 0.229 | 0.043 |
15 | 41 | Aleix ESPARGARO | Aprilia | 1’48.181 | 0.358 | 0.129 |
16 | 38 | Bradley SMITH | KTM | 1’48.216 | 0.393 | 0.035 |
17 | 17 | Karel ABRAHAM | Ducati | 1’48.398 | 0.575 | 0.182 |
18 | 46 | Valentino ROSSI | Yamaha | 1’48.627 | 0.804 | 0.229 |
19 | 55 | Hafizh SYAHRIN | Yamaha | 1’48.975 | 1.152 | 0.348 |
20 | 12 | Thomas LUTHI | Honda | 1’48.988 | 1.165 | 0.013 |
21 | 45 | Scott REDDING | Aprilia | 1’49.303 | 1.480 | 0.315 |
22 | 10 | Xavier SIMEON | Ducati | 1’49.699 | 1.876 | 0.396 |
23 | 81 | Jordi TORRES | Ducati | 1’50.336 | 2.513 | 0.637 |