Nous perpétuons notre habitude de vous reporter intégralement les propos de Johann Zarco, de façon brute, donc sans aucune mise en forme ou déformation journalistique.

A côté de la communication parfois un peu formatée des traditionnels communiqués de presse, les échanges entre le pilote français et les journalistes dans l’hospitalité du team Monster Yamaha Tech3 sont d’une richesse et d’une simplicité que les vrais passionnés apprécieront (vous pouvez retrouver tous ses débriefings passés dans notre rubrique “Interviews“).

Il y a toujours le petit détail qui fait plonger chaque jour davantage les passionnés en immersion dans le monde de la MotoGP…


Vous n’aviez pas l’air particulièrement heureux dans le box…

« Non. J’ai été déçu après la course, et encore maintenant. J’ai besoin de quelques heures pour retrouver mon énergie. Durant la course, il y a eu quelques moments, au départ et après, ils ne m’ont pas aidé pour trouver un bon rythme et partir avec les autres. Cela fait parti de la course, parfois il vous arrive de bonnes choses, parfois c’est le contraire. Je m’attendais à ce que le pneu arrière médium m’aide un peu plus, car de toute façon le tendre n’était pas une meilleure solution pour moi aujourd’hui. La façon dont nous avons peiné durant la course dure depuis deux courses, mais lors de celle-ci, nous avons eu beaucoup plus de points positifs qu’au Mugello et nous avons pu voir que nous n’étions pas que les gars de devant. On se demande juste pourquoi on finit 7e. Nous n’aurons pas d’amélioration sur la moto pour progresser et avoir un meilleur rythme en course mais je crois qu’on trouve de meilleurs réglages pour mieux faire tourner la moto, nous pouvons trouver le rythme pour le podium lors des prochaines courses. C’est donc de nouveau une bonne expérience aujourd’hui, et à chaque fois, pas à pas, je sens que je sais de plus en plus quelles choses j’ai besoin sur la moto pour être plus fort durant la course. Car maintenant, je dirais depuis le Texas, on peut sentir que les courses sont différentes de celles de l’année dernière, et cela paraît beaucoup plus difficile car les pneus sont constants et tous les pilotes sont plus forts sur la piste, contrôlent mieux et travaillent mieux pour la course, comparé à avant. Cela rend donc le travail difficile pour tout le monde et, personnellement, cela m’amène à penser légèrement différemment pour être plus fort lors des prochaines courses ».

Vous dîtes donc que comme les pneus sont plus constants, les pilotes forment un groupe plus serré dans lequel on peut terminer 7e, 8e ou 9e…

« Oui ! C’est exactement la différence par rapport à l’année dernière. Et cette année, comme on peut le voir, Valentino est celui qui prend toutes les opportunités qui se présentent. Peut-être que je n’ai pas encore assez d’expérience pour faire cela, mais je suis suffisamment intelligent pour voir ça. Je veux donc bien contrôler ces choses lors des prochaines courses car je ne veux pas le laisser partir au championnat ».

Ce circuit ressemble au Mugello dans le sens où Jorge Lorenzo y a gagné, Marc Márquez était derrière lui, et vous avez peiné. Pensez-vous que vos problèmes viennent de la nature de ces circuits ?

« Pour moi, c’est complètement différent du Mugello car, dès le vendredi, je me suis senti bien mieux qu’au Mugello. Le tracé et le revêtement sont différents. Cela a donc été une course différente. Bien sûr Lorenzo a gagné les 2 courses consécutivement, mais nous y avons été plus compétitifs. Et lors des prochaines courses, avant tout la météo sera différente, et ce sera différente de ce que nous avons trouvé lors des 2 dernières courses. C’est pourquoi il faut continuer à travailler et à s’amuser, car beaucoup de choses peuvent se passer. Ce qui me rend content aujourd’hui, c’est de voir que je suis 4e au championnat, et c’est une très bonne position pour penser à la 2e place. C’est donc simplement fantastique ».

Mais le premier reste Marc…

« Le premier est Marc. Cela peut-être un objectif, mais nous devons rester honnêtes avec nous-mêmes et il possède beaucoup de points d’avance. Donc faisons un bon travail et soyons intelligents, et prenons ce que nous pouvons prendre quand nous le pouvons »

Il y a un test demain. Avez-vous des nouvelles choses essayer ?

« Moi, non. Je ne sais vraiment pas ce que nous allons faire demain. Je dois en parler plus tard avec l’équipe car nous n’avons pas parlé de ça pendant le week-end de course. Je pense pas qu’il aura de nouvelles choses à essayer dans le box Tech3. Je ne sais pas si Yamaha veut que je les aide pour certaines choses, ou s’ils veulent un 3e pilote compétitif pour travailler avec de nouvelles pièces. Moi, avec ce que j’ai, je pense que j’ai de bons éléments. La façon de régler la moto peut faire la différence pour les prochaines courses. Ce week-end, nous avons bien débuté, et au lieu de progresser à chaque séance, nous avons conservé les bonnes choses puis nous sommes retournés en arrière, nous avons conservé les bonnes choses puis nous sommes retournés en arrière. Ce n’est donc pas une bonne façon de construire la victoire le dimanche, mais on doit le vivre pour le comprendre. On n’en a parlé avec l’équipe, et c’est plus facile à dire qu’à faire, mais si vous débutez bien le week-end et que vous continuez à progresser, même si parfois vous avez des petites baisses et pas des hauts et des bas chaque séance, alors vous pouvez penser à de très bonnes choses pour la course ».

Y aurait-il quelque-chose que vous aimeriez tester demain ?

« Nous verrons demain, mais je pense que ce que j’aimerais faire, après un petit échauffement, c’est de prendre la piste et de partir à nouveau pour une course. Puis de m’arrêter, me reposer et manger, et de refaire une course l’après-midi. Bien sûr, ce ne sera pas pareil, mais essayer de trouver quelque chose car une situation de course est toujours différente que tous les tours que nous pourrons faire pendant les essais ».

Qu’est-ce qui t’a manqué aujourd’hui pour rivaliser avec Vinales en fin de course ?

« Cette accélération. Pas au niveau puissance moteur, au niveau motricité. C’est ce qui m’a manqué le plus. J’avais un bon grip sur l’angle, j’arrivais à bien suivre les autres pilotes en vitesse de passage et en étant doux avec l’accélérateur, mais au moment de redresser et d’avoir un peu plus de motricité, c’était mon point faible aujourd’hui et ça a rendu la course difficile. Alors que sur cette phase là, le médium aurait dû m’aider à partir du tiers de la course ou de la mi-course. Mais je n’ai pas eu ce support que j’attendais, voire même l’opposé finalement, car eux étaient quand même meilleurs dans cette phase là, et c’est une phase importante quand on a beaucoup de chevaux à passer ».

Tu penses que les pilotes d’usine préparent mieux leur week-end. Cela vient de ton expérience ou du fait d’être dans un team satellite ?

« Je ne sais pas. C’est le travail qu’on doit faire. C’est plus facile à dire qu’à faire, mais quand on a quelque chose de bon, il faut continuer de progresser. Mais pour progresser, il faut savoir que quand on essaie quelque chose qui est en théorie logique, ça ne répond pas souvent pareil sur la piste. Donc ça nous fait faire un pas en arrière. Je dois faire mon job de pilote et l’équipe le sien, et c’est là où on se forme ensemble. Et on sait que quand ça marche on peut penser à la victoire, et c’est l’enjeu. Donc je ne sais pas comment sont les équipes officielles, mais avec ce qu’on, je crois qu’on peut progresser sur nous-mêmes, et ça c’est ultra important pour gérer les prochaines courses ».

Qu’est-ce que tu as envie de dire sur la victoire de Quartararo ?

« Heureux ! Très content pour lui. Il a eu des difficultés, mais on sent qu’il reste pilote au fond de lui, et c’est pour ça que ça fait énormément plaisir de le voir gagner, parce que lorsque on peut parfois discuter, je le voyais malheureux de ne pas pouvoir être performant. Il ne s’en fout pas et n’est pas fautif de ses contre-performances. Je suis donc très content et j’espère qu’il gardera ce rythme. Ça va être difficile parce que la Moto2 est intense, mais c’est quand même une manière de montrer que c’est le prochain bon pilote français. Car la capacité de piloter, il l’a. Et il est jeune. Donc  il ne faut pas enterrer les gens quand ils n’y arrivent plus à 17 ans (rires) ».

Au niveau motricité, c’est lié à une piste glissante ou à l’électronique ?

« Je pense que c’est de la glisse, du réglage châssis et suspensions. Tout un accord qui n’est jamais simple à trouver ».

Tu t’es beaucoup battu avec Vinales. C’était du plaisir ou de la souffrance ?

« C’est toujours bon de se bagarrer, de suivre quelqu’un de près et ensuite de le doubler. D’ailleurs à un moment donné, ce n’était pas facile de le doubler et au moment où j’ai pris la décision de le doubler… drapeau jaune ! Donc i la fallu que je freine beaucoup plus fort, quitte à tomber, quitte à le percuter, et ça, ça m’a un peu casser le rythme. Mais là j’étaie un poil trop en souffrance pour bien apprécier un combat ».

Vous pouvez retrouver tous les débriefings quotidiens de Johann Zarco dans notre rubrique “Interviews

Grand Prix de Catalogne Barcelone MotoGP Course: Classement

1 99 Jorge LORENZO Ducati 40’13.566
2 93 Marc MARQUEZ Honda +4.479
3 46 Valentino ROSSI Yamaha +6.098
4 35 Cal CRUTCHLOW Honda +9.805
5 26 Dani PEDROSA Honda +10.640
6 25 Maverick VIÑALES Yamaha +10.798
7 5 Johann ZARCO Yamaha +13.432
8 9 Danilo PETRUCCI Ducati +15.055
9 19 Alvaro BAUTISTA Ducati +22.057
10 29 Andrea IANNONE Suzuki +24.141
11 44 Pol ESPARGARO KTM +36.560
12 45 Scott REDDING Aprilia +38.229
13 17 Karel ABRAHAM Ducati +1’21.526
14 21 Franco MORBIDELLI Honda 3 Tours
Non Classés
55 Hafizh SYAHRIN Yamaha 4 Tours
53 Tito RABAT Ducati 6 Tours
43 Jack MILLER Ducati 7 Tours
38 Bradley SMITH KTM 11 Tours
30 Takaaki NAKAGAMI Honda 11 Tours
42 Alex RINS Suzuki 13 Tours
4 Andrea DOVIZIOSO Ducati 16 Tours
10 Xavier SIMEON Ducati 17 Tours
41 Aleix ESPARGARO Aprilia 20 Tours
12 Thomas LUTHI Honda 21 Tours
50 Sylvain GUINTOLI Suzuki 22 Tours
N’a pas fini le premier tour
36 Mika KALLIO KTM 0 Tour