Fabio Quartararo quitte Jerez sur un abandon, mais il sort du Grand Prix d’Espagne bien plus grand qu’il n’y est entré. Le Français a fait plus que confirmer son étonnant début de saison. Il a conquis sa première pole position en MotoGP, dès son quatrième meeting à ce plus haut niveau de la compétition moto. Il a ensuite tenu tête aux meilleurs pilotes de la discipline et il s’assurait au moins une seconde place en gardant sous pression le leader Marc Márquez avant que son sélecteur de vitesses ne le contraigne à stopper là son festival…

Le Français est tombé de son nuage à cause d’un souci technique. Il n’a à se reprocher aucune faute. Une malchance qui en détruirait plus d’un, mais Fabio Quartararo, du haut de ses 20 ans, est déjà un solide gaillard : « on peut dire que je suis à la fois déçu et heureux. La course était très bonne. Je me sentais très bien avec la moto et c’était génial de piloter avec les meilleurs. C’était jusqu’à ce que nous ayons eu un petit problème mécanique avec le sélecteur de vitesses. C’est quelque chose de très petit, mais aux grandes conséquences, car ça nous a obligé à abandonner la course, mais comme au Qatar, nous allons laisser tous les points négatifs ici et ramener les points positifs à la maison » a déclaré Fabio Quartararo. « Quand j’ai vu que je ne pouvais pas changer de vitesse, je savais que c’était fini. J’étais bloqué en 3ème vitesse. Alors je suis entré dans la voie des stands. Il n’y avait rien d’autre à faire ».

« Toute la course, j’ai vu Márquez juste devant. Cela m’apporte une bonne confiance. Je ne m’attendais pas à cela. Comme la pole hier, je ne m’y attendais pas. Je pense donc que nous avons fait un travail fantastique et que ce n’est pas une coïncidence si nous étions présents dans la course car nous étions presque au sommet durant les essais libres et je me sentais vraiment bien sur la moto, avec toute l’équipe. Ce n’était pas vraiment difficile de garder le rythme, car j’étais bien en course, mais j’ai malheureusement eu un problème. Au final, c’est une expérience. J’ai besoin d’apprendre les mauvaises et les bonnes choses, et aujourd’hui je pense que nous raté un top cinq ».

« Je pense que nous pouvions nous battre pour le podium », a-t-il admis finalement. «Le rythme que j’avais dans la course était incroyable parce que j’ai trouvé quelque chose, avec ces meilleurs gars, qui m’a fait gagner deux dixièmes plus vite que lors des essais. Dans les premiers tours, j’ai appris beaucoup de choses. J’agissais comme si j’avais plus d’expérience que ma quatrième course. Quelques changements de cartographie ont été apportés, car la pression du pneu était trop élevée, et j’ai donc réussi à le refroidir. Nous avons donc pris beaucoup d’expérience. Je pense que j’aurais essayé de rester en deuxième position plutôt que de pousser très fort pour essayer de rattraper Márquez, qui était déjà trop loin. Mais c’était parfait pour obtenir une référence, comme par exemple pour ne pas avoir une pression trop élevée dans le pneu avant, et j’ai fait de bons chronos. De plus, derrière, je pense que j’avais un avantage de 1,5 seconde donc c’est bien que nous ayons pu gérer ».

« Bien sûr, j’ai été vraiment déçu car nous pouvions nous battre pour une très bonne position », a-t-il déclaré. « Mais quand tu regardes le rythme que j’avais, le week-end que nous avons fait, je dois être heureux. Malheureusement, pas de podiums, pas de top 5, pas de points, mais l’expérience que nous acquérons est grande ».

« Néanmoins, je suis satisfait du travail que nous avons accompli ce week-end et que nous poursuivrons de la même manière lors des prochaines courses. Toute l’équipe a fait un travail exceptionnel, mais dans ce sport, il y a des choses que vous ne pouvez pas contrôler. Comme au Qatar, nous retiendrons le positif, il y en a eu beaucoup dans ce Grand Prix. Avant le début de la saison, aucun d’entre nous ne s’attendait à se battre pour le podium et à obtenir la pole position lors de la quatrième course de l’année. Nous devons donc être satisfaits du travail accompli. J’attends avec impatience la prochaine course, mon seul Grand Prix à domicile. J’espère que je pourrai y faire de mon mieux. C’est sûr que ce sera difficile. Beaucoup de fans, beaucoup de gens. Mais je suis prêt à y aller parce que c’est une piste sur laquelle la Yamaha semble bien se porter et j’ai hâte de tester ici demain ».

Rendez-vous, maintenant, au Grand Prix de France avec, espérons-le, un peu moins de malchance pour le benjamin du plateau…

Razlan Razali, Team Principal: « Notre conte de fées s’est terminé aujourd’hui, mais cela a quand même été une fin heureuse. Nos pilotes ont montré qu’ils ont le rythme pour être compétitifs. C’est la première fois que les deux pilotes roulent en tête et il ne faut pas oublier que ce n’est que la quatrième course de l’équipe. Malheureusement, les courses peuvent être très dures, et c’est ce qui est arrivé à Fabio [Quartararo] avec le problème mécanique ».

« Franco [Morbidelli] a été le meilleur pilote d’une équipe indépendante aujourd’hui. Notre objectif est toujours d’être la meilleure équipe indépendante, c’est donc un objectif que nous avons atteint. Je sais que Franco vise plus haut et qu’il est certainement capable d’obtenir des résultats encore meilleurs. Bien sûr, après avoir vu ce que nos pilotes ont fait ce week-end, nous en voulons encore plus . Mais nous devons progresser pas à pas, et les coureurs et l’équipe vont apprendre ensemble. Nous avons fait un très bon travail à ce GP et nous avons un grand potentiel. Nous attendons avec impatience Le Mans, qui est aussi la course à domicile de Fabio… ».

Wilco Zeelenberg, Team Manager: « Le résultat final du GP d’Espagne a été un peu comme au Qatar: Tout se passait presque trop bien. Cela prouve que c’est un sport où le côté mécanique est crucial. Vous pouvez faire un excellent travail et finalement un problème peut vous laisser avec un zéro en face de votre nom. Il n’y a personne à blâmer parce que toute l’équipe a fait un excellent travail et Fabio [Quartararo] a montré tout au long du week-end qu’il ne cesse d’apprendre et de grandir. Ce sont des choses qui arrivent ».

« Lui et Franco [Morbidelli] avaient tous les deux un bon rythme au début de la course. Franco a eu du mal à maintenir ce feeling dans les dix tours après la mi-course. Il a commencé à perdre une demi-seconde par tour et cela lui a fait perdre des positions. En fin de compte, il s’est concentré sur le fait de ne pas abandonner sa septième place et d’être le meilleur pilote d’une équipe indépendante. Il s’est battu pour cela et l’a obtenu, ce qui est un autre point positif. D’une façon générale, nous pouvons être fiers de ce que nous avons fait ».

 

Grand Prix d’Espagne Jerez MotoGP J3 : classement

Crédit classement : MotoGP.com