Sam Lowes fait partie d’un des nombreux faits qui ont égayé l’intense saison 2020 des Grands Prix. Cette fois, l’Anglais n’a pas été la vedette de la statistique dénombrant le nombre de chutes subies en une année d’exercice. Au contraire. Même s’il a manqué le titre à cause, justement, d’un accident qui a blessé son poignet, Sam Lowes s’est révélé métamorphosé en restant suffisamment sur ses roues et en gérant assez intelligemment la compétition pour se retrouver en mesure de rafler le titre lors de la dernière manche à Portimao. A 30 ans, le pilote Marc VDS a changé…
On croyait Sam Lowes définitivement enfermé par une fougue qui diluait au fil des saisons son talent et sa crédibilité. Son ascension chez Gresini a été intéressant jusqu’à l’entré en MotoGP sur une Aprilia. Une campagne catastrophique dont on a cru qu’il ne se remettrait jamais, jusqu’à son installation au sein du Marc VDS Racing. Là, il y a retrouvé une team manager qui est aussi sa compagne dans la vie et la mère de son enfant. Un environnement qui l’a apaisé tandis que dans le box, son chef mécanicien Gilles Bigot l’a cerné et lui a donné cette confiance qui fait gagner tant de temps face au chrono…
Joan Olive, ancien pilote et cadre dans le team du brasseur belge qui arborera fièrement les couleurs de Elf cette année a observé à la loupe cette conjoncture qu’il peut à présent expertiser : « en Moto2, tous les pilotes et toutes les équipes ont le même équipement, les mêmes motos, les mêmes moteurs. Tout est pareil. Il est donc très important que le pilote ait confiance en son staff technique. Lors du premier test, Sam a estimé que nous lui faisions confiance à 100% et c’était réciproque » raconte l’Espagnol sur Speedweek.
Pourtant, lors de ces préliminaires au Qatar, il y a eu une chute, une épaule blessée, et un forfait en course. Mais jamais Sam Lowes n’a été atteint moralement par ce faux départ. Une immunité née de l’expérience du chef mécanicien Gilles Bigot : « tout était facile dès le départ » s’étonne encore Olive. « Gilles a beaucoup d’expérience et donc il travaille très calmement. Il est sûr de ses capacités. Ce calme et cette sécurité se sont reportés sur Sam. Les deux ont ensuite travaillé dans un bon environnement paisible. Ils se complétaient bien et l’ingénieur de données a également contribué au succès. Il a déjà travaillé pour Sam. Gilles et Sam s’accordaient parfaitement dès le premier instant. C’est la clé du succès en course. »
Sam Lowes a apprécié le frein arrière au guidon
Sam Lowes a apprécié l’ambiance familiale chez Marc VDS. Mais Joan Olivé met également en exergue d’autres raisons qui ont engendré ce succès. « Sam a essayé le nouveau frein arrière dès le début de l’année. Avec ce nouveau levier de scooter, il a pu mieux contrôler le frein arrière en entrant dans une courbe qu’avec son pied. Parfois, ce sont de si petites choses qui ajoutent à la vitesse supplémentaire. Sam s’est blessé lors du premier test. Mais Gilles a trouvé ce frein à doigt sur le guidon gauche utile et en a convaincu Sam. Ce système donne plus de rétroaction. Techniquement, cela a beaucoup aidé Sam, et l’environnement amical susmentionné a fait le reste ».
En 2021, les mêmes éléments vont se retrouver si bien que Sam Lowes est d’ores et déjà à considérer comme un des favoris pour le titre en Moto2. Il aura fort à faire face à des jeunes qui joueront tous une chance de monter en MotoGP en 2022. Parmi eux, son équipier Augusto Fernandez.