Aki Ajo, patron du team éponyme, a la science de la course. Mais on a vu lors de son entretien avec le site MotoMatters qu’il était aussi un expert en sciences humaines. Se faisant fort d’avoir un esprit ouvert, il a réussi à cerner ses ouailles pour en extirper le meilleur. Il est même du genre à faire des causes perdues de redoutables champions retrouvés. Le genre de challenge qu’on l’aurait bien voulu relever avec Romano Fenati. Le Finlandais était d’ailleurs prêt à se lancer dans le défi. Ses partenaires, en revanche…

On sait de ce qu’il est advenu de la saison de Romano Fenati en Moto3. Parti convenablement dans sa campagne, il était assuré d’un poste en Moto2 au sein d’un team VR46 avec qui il a pourtant coupé les ponts. Plus exactement, on lui a montré la sortie après un événement dont personne n’a voulu donné la teneur exact. Mais une rupture qui l’a tout de même laissé sur le bord du chemin. Il reviendra, certes, en 2017 sur une Honda Ongetta, mais il sera surveillé comme le lait sur le feu.

Reste que Fenny est un talent. Du genre à intéresser Aki Ajo : « déjà en 2012 ou 2013 et avant que Rossi ne le prenne dans son team, nous étions prêts d’un accord avec lui. On connait la suite, mais je le coachais déjà un peu et je pense que nous gardons tous les deux un bon souvenir de ce moment. Ce que je peux en dire c’est que sa confiance en lui est peut-être parfois un peu trop élevée. Mais ça, ça dépend aussi des personnes qui vous entourent ».

« Là, il semble prêt pour un nouveau départ. J’ai parlé avec lui cet été et j’ai senti cette remise en cause. Il cherche quelque chose et c’est dans cette optique que lui et sa mère ont été très proches de venir chez nous. On a eu une discussion solide à ce sujet ».

Oui mais… « Malheureusement, on n’a pas trouvé de solution. J’étais intéressé, mais d’autres facteurs sont entrés en ligne de compte. Je ne prends pas seul les décisions, je dois respecter aussi mes partenaires et j’ai des partenaires très importants. Cette fois on n’a pas eu l’opportunité de travailler avec Fenati. Une autre fois peut-être ».

« Je pense que ce qui lui est arrivé est sa meilleure chance de grandir. Lorsque vous êtes seul à la maison, c’est la meilleure façon de réfléchir. Beaucoup de pilotes font leur plus gros progrès durant l’hiver. Surtout après une saison compliquée. Dans ce cas, une fois que c’est fini, le stress s’en va, et il retourne pour quelques mois à la maison, pour s’entraîner. Quand ils reviennent ? Boum ! Ils ont beaucoup progressé même s’ils n’ont pas passé ne serait-ce qu’une petite heure sur une moto. Mais ils ont changé ». Autant dire que si la méthode fonctionne, Fenati sera redoutable en 2017…