Après s’être élancé de la première ligne à Austin avec le troisième temps des qualifications, McPhee est parti deuxième à Brno. Dimanche dernier, il figurait de nouveau sur la première ligne de la grille de départ, et il réalisait une très belle course qui lui valait la cinquième place à un souffle du vainqueur. Faisons le point avec son team manager Alain Bronec.

Après un bon début de GP avec le cinquième temps de la FP1, John a réalisé le deuxième temps des qualifications à seulement 0.07 de la pole position de Gabriel Rodrigo. Comment a-t-il réussi à devancer Marco Bezzecchi troisième et Jorge Martin quatrième ?

« John était vraiment bien en FP1. Et lors des FP2, malgré la pluie, nous n’avons pas vraiment changé les réglages de la moto parce qu’on savait que le reste du week-end, allait normalement se dérouler sur le sec.

« Ce qui a payé puisqu’en FP3 et en séance qualificative, John avait un très bon feeling avec la moto. Lors des qualifications nous avons eu un peu de réussite : il était deux secondes derrière un groupe, et dans le dernier tour il a rattrapé ce groupe sans être gêné par personne. On peut penser que Bezzecchi et Martin, qui étaient au milieu de ce groupe, ont eu un peu plus de difficulté.

« Le fait que John fasse son chrono en rattrapant ce groupe, permet de confirmer qu’on n’a pas forcément besoin d’aspiration pour faire un bon temps. Il n’a doublé personne, mais au final sa position dans le dernier tour lui a permis d’être seul et absolument pas gêné. »

McPhee est passé deuxième au deuxième tour, puis par la suite troisième à 6 tours de la fin derrière Binder et Bezzecchi. Te semblait-il à l’aise dans le peloton des hommes de tête ?

« Ce qu’on a pu voir, c’est que John avait un peu tendance à ouvrir les portes. Il s’est fait passer plusieurs fois aux freins. Le pilotage de John est excellent pour faire un chrono, et c’est pour cela qu’on réussit bien nos qualifications puisqu’on a fait trois premières lignes cette année. Ce type de pilotage demande d’arrondir les virages et de garder de la vitesse.

« Le problème, c’est que quand tu te retrouves dans un groupe où tout le monde freine très fort, quelques difficultés apparaissent. John a notamment perdu du temps pour repasser un concurrent, ce qui lui a surement coûté le podium. »

Après la chute de Jorge Martin au 15e tour (sur un total de 20), McPhee était dans le groupe des 9 leaders. Pensais-tu alors que son expérience pouvait l’aider à faire la différence ?

« Effectivement son expérience pouvait l’aider, mais on revenait de Thaïlande où il a chuté dans le dernier tour. Je pense que ça a impacté sur son résultat à l’arrivée. Notre objectif était avant tout de franchir la ligne d’arrivée. Il est vrai que c’est dommage car on ne termine qu’à 0.2 de la première place, mais il n’a pas été aussi incisif qu’il aurait pu l’être. »

Etes-vous, John et toi, satisfaits de sa cinquième place ?

« Sincèrement, nous sommes satisfaits parce que John se retrouve à nouveau aux avant-postes. On a été présent pendant tout le week-end. Dans les lignes droites John doublait assez facilement certains pilotes. Notre moto était performante. »

Comment vois-tu les trois derniers Grands Prix de la saison ?

« L’Australie va être un Grand Prix intéressant. L’une des caractéristiques favorables de la KTM est l’accélération quand tu ressorts des épingles et des virages serrés. Dans les virages lancés, on sera moins avantagés, or il n’y a au total que deux virages vraiment serrés à Phillip Island. Donc l’Australie va être une course à mon avis difficile. En plus la météo est annoncée froide, donc ça va être compliqué. Mais en Malaisie et à Valence, normalement on devrait faire deux bons Grands Prix. »

Jorge Martin et Marco Bezzecchi ne sont séparés que d’un point au classement provisoire Moto3. Lequel sera d’après toi Champion du Monde ?

« Moi j’ai un petit faible pour Marco Bezzecchi puisqu’il a commencé l’année dernière les Grands Prix dans notre équipe où nous l’avons formé. Lors des week-ends de course cette année, il passe régulièrement dans notre box pour discuter de pilotage. Nous avons toujours de très bons contacts, donc j’ai une petite préférence pour Marco.

« Je pense qu’il est actuellement dans une bonne dynamique, alors que Jorge Martin traverse une période un peu difficile. Souvent il sortait du paquet et creusait l’écart, mais maintenant il n’y arrive plus parce que le niveau de pilotage s’est vraiment amélioré. C’est bien pour la Moto3. Ça prouve que Marco a progressé et que ça peut être dur pour Martin. »

Photos : © Team CIP-Green Power