Le nom de Tech3 en Grand Prix est incontournable. Par sa longévité, son palmarès et son mode de fonctionnement qui tire toujours le meilleur de ses pilotes, l‘équipe français n’est pas loin d’être une institution. Cependant, malgré sa longue expérience, 2021 sera sa deuxième année seulement en Moto3, une catégorie qui n’était pas une priorité avant que KTM ne décide de mettre fin à son aventure en Moto2. Avec des pilotes comme Sasaki 20 ans, ou Öncü, 17 ans, Hervé Poncharal pense avoir le potentiel pour jouer d’ores et déjà les trouble-fêtes dans la course au titre. Mais sous certaines conditions …

Pour Tech3, le Moto3 n’a pas été vraiment un choix mais les troupes d’Hervé Poncharal ont montré toute leur capacité d’adaptation pour faire face à ce nouveau défi. Un vrai challenge si l’on veut bien se souvenir que les tricolores n’avaient aucune connaissance de cette grille avant l’an passé. En 2021, ils remettront ça et avec les couleurs Red Bull qui ne seront en revanche plus sur les carénages des RC16 de MotoGP.

Hervé Poncharal se souvient des débuts : « la Moto3 est une classe dans laquelle je n’avais jamais participé avant 2020. Nous avons construit une équipe qui fonctionne plutôt bien. Nous avons deux chefs d’équipe espagnols qui étaient en Moto3 avec KTM en 2019. Cela nous a facilité la transition. Nous avons embauché Ayumu Sasaki parce que je le surveillais depuis longtemps. Il est aussi depuis longtemps un athlète Red Bull. Toutes les personnes impliquées étaient heureuses que nous l’ayons choisi. Deniz Öncü a piloté pour Aki Ajo en 2019. Mais lorsque Raúl Fernandez a pu se retirer du contrat à Aspar, il n’y avait plus de place pour Deniz. Après cela, il était évident que nous devions le prendre ».

Après avoir rappelé les bases, le même Poncharal établit le bilan 2020 : « bien sûr, Miguel Oliveira a tout surpassé avec nous l’année dernière avec ses deux victoires en MotoGP. Mais Deniz nous a vraiment surpris positivement, car il a toujours marqué des points lors des cinq dernières courses et a retrouvé sa régularité. Il est encore jeune et fait encore des erreurs, mais il a un talent incroyable ».

Tech3 a les pilotes qu’il faut

Le patron ajoute : « si on parvient à bien le diriger et à lui apprendre beaucoup, il peut devenir champion du monde. Avec la 6ème place au deuxième Grand Prix de Valence, vous pouvez voir qu’il s’est énormément amélioré au cours de la saison. Il n’a eu 17 ans que le 26 juillet. En 2018, il a terminé deuxième de la Red Bull Rookies Cup derrière son frère Can. Cependant, vous pouvez voir que parfois il manque encore d’expérience ». »

Une inexpérience dont souffre aussi un Sasaki qui aurait également un souci de confiance en lui … « Je l’ai dit à Ayumu : il a la vitesse pour gagner des courses » commente le Français sur Speedweek. « Mais beaucoup de pilotes en Moto3 sont obsédés par le choix d’une stratégie folle en qualifications. Sasaki est l’un d’entre eux. Ces gars-là n’ont pas la confiance en soi nécessaire, ils sont donc toujours à la recherche d’un sillage. Mais s’ils n’en trouvent pas, ils se retrouvent loin sur la grille ».

« Sasaki n’a perdu que 0,051 seconde face au vainqueur en 19 tours de course à Teruel. Il n’a réussi cela que parce qu’il a réussi une qualification décente là-bas avec la 6ème place. Je lui ai dit de suivre Raúl Fernandez comme exemple. Raúl était l’un des pilotes les plus durs de la catégorie, mais il était toujours le meilleur qualifié. Son secret : il a toujours évoqué ses meilleurs temps au début de Q2. Il a toujours roulé seul, mais il a quand même remporté la plupart des pole positions. Raúl est jeune, mais il a eu le courage de sortir seul sur les pistes. Si Sasaki et les autres apprennent de Fernandez et qu’ils gagnent en confiance en eux, ils peuvent gagner le championnat ». C’est tout le mal que l’on souhaite à Tech3.

Tech3 prévient que ses pilotes ne sont plus là pour rigoler en Moto3 ...