Si Guy Coulon a bien voulu nous partager ses premières impressions après le test MotoGP à Valence (voir ici), puis celui de Jerez (voir ici), le passionné de technique qu’il est n’a pas pu rester insensible à cette nouvelle catégorie qui viendra à 5 reprises compléter les Grands Prix en 2019: les MotoE à propulsion électriques…
Et là, surprise : dès le début, tout le monde est ravi et les chronos sont parfois très surprenants !
Explications…
Guy, on vous a vu vous intéresser aux motos électriques…
Guy Coulon: « Ben oui ! Oui, c’était très intéressant ».
À quel niveau ?
« Un peu tout. Parce que c’est nouveau et que tu apprends des choses. J’y étais parce que c’était en même temps que les Moto2, et j’ai regardé. Il y a des choses à comprendre, et d’autres à inventer. C’est sympa. Petit à petit, on a appris la tactique de la séance d’essais et la tactique entre les séances. Parce que, il faut le recharger le bazar, car là, tu ne peux pas te dire « on part avec 12 litres ou 18 litres d’essence ». Non, il faut être là, il faut regarder, il faut surveiller, il faut trouver des solutions pour recharger, et chacun y va de ses petits trucs car il ne s’agit pas simplement de connecter le chargeur sur le secteur. Il faut contrôler les températures pendant la recharge, essayer de les maîtriser et, éventuellement, de les descendre. Ça, c’est assez sympa ».
Ça, c’est pour la partie électrique. Cela donne quoi en ce qui concerne la partie cycle ?
« La moto réagit très bien aux réglages, malgré le poids. Alors que le châssis est simplissime, elle réagit malgré tout très bien aux réglages. Et elle roule très vite sur le mouillé ».
Cela vient des pneus ?
« C’est la moto et les pneus, parce que ça ne perd qu’une seconde par kilomètre entre le sec et le mouillé Donc sur le mouillé, ça fait des temps très très honorables. 1’56 sur le mouillé à Jerez, c’est pas mal du tout ! On était avec les Moto2, donc on a pu faire des comparaisons directes : dans les virages serrés, c’est 5 bornes plus vite qu’une Moto2, et c’est 10 bornes plus vite dans les virages rapides ! ».
Impressionnant ! C’est dû à quoi ?
« Ah, j’ai ma petite idée là-dessus… Et les pilotes ont tous dit qu’ils pourraient sans doute sûrement faire beaucoup mieux sur le mouillé, mais que c’était tellement hors du cadre qu’ils connaissaient, qu’ils n’osaient pas ! Ils y vont petit à petit. Kenny m’a dit : « au bout de la ligne droite, avec ma moto habituelle et les pneus habituels que j’ai sous la pluie, alors que j’ai 100 kg de moins, si je freine au même endroit, ce n’est même pas dans le bac à graviers que l’on me retrouve ! ».
Donc c’est intéressant ».
Comment voyez-vous les courses ?
« Il va peut-être falloir y songer avant le premier virage de la première course, car ça risque d’être spectaculaire. La stratégie de départ va être la même pour tous, c’est-à-dire « tu es arrêté, et tu ouvres en grand ». Donc tout le monde va partir à la même vitesse, car il n’y a pas d’embrayage, il n’y a pas de contrôle d’embrayage, il n’y a pas de wheelie et ça part vraiment fort ! Donc tout le monde va faire le même départ et tout le monde va arriver à peu près en même temps au premier virage… ».