La KTM RC16 s’est révélée lors des premiers tests de cette intersaison comme le mystère à lever. Pour la première fois en effet depuis sa naissance, elle s’est offerte à des pilotes qui n’ont pas été au tout début de son aventure. L’occasion de découvrir de nouveaux avis, une nouvelle expérience. Bilan ? La machine autrichienne ne s’est pas vraiment montrée comme spontanément conviviale pour Zarco et consorts. Une situation qui a relancé le débat sur les choix techniques, notamment en ce qui concerne le châssis tubulaire. Pour faire un point de situation, le désormais fil rouge du team orange Pol Espargaró annonce le couleur…

Celui qui a offert le premier podium MotoGP à la firme de Mattighofen au terme d’un Grand Prix de Valence à rebondissements signale d’abord cette particularité : « avec un pneu usé, on n’est pas mal. En revanche, on souffre lorsqu’il faut claquer un chrono avec un pneu neuf. Or les qualifications sont maintenant une chose importante en MotoGP ».

Le frère d’Aleix illustre ses propos : « à Valence par exemple, j’ai pu faire une série de tours en 1’39 sans risques. Mon meilleur tour en gomme usée a été de 1’39.4. Et lorsque j’ai mis un pneu neuf, je n’ai pas pu faire mieux qu’1’39.1. Théoriquement, j’aurais dû prétendre à un 1’38.6 ». Ce qui l’aurait mis dans le top 10 des tests à une demi seconde du leader Nakagami. Au lieu de ça, il a fini 17ème à 1.199s.

« On sait pourquoi on en est là et on y travaille » assure cependant l’Espagnol. « A l’ouverture des gaz, nous ne sommes pas efficaces lors des 20 premiers %. La conséquence est que l’on ne plaque pas sur le bitume le pneu tendre. Nous n’optimisons pas l’adhérence. On patine, on bouge trop, on n’arrive pas à se verrouiller sur la bonne trajectoire. C’est notre souci actuel. On bosse là-dessus de l’arrière de la moto à son extrémité avant ! Comme on est concentré sur toute la moto, il est difficile de faire un bon chrono. La RC16 est comme vivante : elle évolue durant la journée ! »

Sur crash.net, il précise : « on essaie différents paramètres moteur pour nous aider à bien prendre les virages. Même lorsque l’efficacité du pneu tombe. On est sur le châssis et sur le bras oscillant aussi. Les gens de WP ont des idées pour la suspension ». A propos du bras oscillant, on a vu du carbone apparaître…

Il termine sur son nouvel équipier… « Je crois qu’à Valence, Johann avait un souci en entrée de virages. Il a trouvé quelques solutions, ce qui est positif. On va avoir une réunion tous ensemble et on verra où Johann veut travailler afin de déterminer comment on peut faire progresser cette moto ». Un autre donnera bientôt aussi son avis : Dani Pedrosa. Rendez-vous après ses tests qui commenceront le 18 décembre…