Razlan Razali est l’homme de Petronas en MotoGP et, sur le papier, il aurait de quoi être fier du parcours de ses couleurs malaisiennes depuis qu’elles sont engagées en MotoGP. Et il peut légitimement l’être au vu des résultats. C’est sous son auvent que Fabio Quartararo s’est révélé et c’est dans son box que se niche le vice-champion du monde d’une saison 2020 où il a accompagné à six occasions ses pilotes sur la plus haute marche du podium, écrasant, au passage, l’usine Yamaha dont il est le client. Oui mais il semble que ça ne compte pas vraiment dans le paddock au vu de l’actuelle campagne 2021. Les résultats ne suivent plus, l’accord avec Yamaha tarde, Valentino Rossi qui lui a été imposé souffre et il lui est incroyablement compliqué de constituer son équipe pilotes pour 2022. Cela mérite une mise au point que voilà…
Razlan Razali doit se dire que, décidément, en MotoGP, rien n’est acquis. Au vu du palmarès de ses troupes en deux ans, il devrait être courtisé par tous les constructeurs et avoir un agenda rempli de demandes de rendez-vous formulées par les agents des pilotes en place. Au lieu de ça, le renouvellement du bail avec Yamaha tarde à venir après que la marque ait fait une proposition plus alléchante à Valentino Rossi pour la VR46, et avec le jeu des chaises musicales lancé par la rupture de contrat de Viñales suivi par la probable retraite de Rossi, il n’a encore aucune visibilité sur ses pilotes 2022.
Pire : il essuie même des refus, comme celui de Toprak Razgatlioglu qui préfère signer un contrat de deux ans comme officiel en WSBK chez… Yamaha. Ou ses offensives sur la concurrence, genre Raul Fernandez badgé KTM, qui tournent à l’échec. Bref, rien n‘est jamais écrit. Mais face à cette adversité, le Malaisien fait le dos rond : « il est important de se rappeler que nous attendons toujours la décision de Valentino et Yamaha pour l’année prochaine » commente Razali. « En tout cas et comme c’est normal à cette période de l’année, les dernières nouvelles concernant le marché des pilotes MotoGP ont certainement ouvert toutes les possibilités ! Des discussions sont en cours entre Yamaha, nous et nos pilotes MotoGP actuels. Nous ne sommes pas pressés d’annoncer quoi que ce soit ».
Puis il ajoute : « nous avons suscité l’intérêt de nombreux pilotes et également de pilotes actuellement hors championnat MotoGP qui souhaitent rejoindre notre équipe. Nous pensons avoir le temps et sommes dans une position où nous avons le luxe de choisir ». Une évaluation que les faits semblent démentir, à, part peut-être, avec le cas de Garett Gerloff.
Mais l’homme de Petronas reste confiant : « tout le monde connaît le package que Yamaha peut offrir et ce qu’un jeune pilote peut potentiellement faire au sein de notre équipe. Nous avons la structure et le package pour offrir aux jeunes pilotes la possibilité de réaliser leurs rêves. Nous l’avons vu avec Franco Morbidelli et Fabio Quartararo, donc avec tout cet intérêt, nous prendrons notre temps pour évaluer chaque pilote que nous aimerions. Il n’y aura aucune annonce de composition potentielle avant les deux prochaines courses ».
Razali : nous ne nous attendons pas à ce que Morbidelli revienne avant Misano
Razali fixe donc une échéance, et elle se comprend, car Petronas, avec sa Yamaha, doit sortir de meilleurs résultats. Cependant, il n’est pas certain qu’ils arrivent avant un moment… « La saison 2021 ne se déroule pas tout à fait comme nous l’avions prévu. Franco a eu des problèmes avec la moto au premier Grand Prix, mais il est revenu en force et a remporté le premier podium de l’année à Jerez. Malheureusement, il était aux prises avec son problème de genou qui s’est aggravé et il a finalement dû être opéré. Cela entrave nos aspirations pour le reste de la saison, mais nous espérons qu’il reviendra en force ».
Pour le second pilote, il ajoute sur motogp.com : « nous avons vu un bon rythme lors des qualifications de Valentino Rossi en début de saison et quelques améliorations au cours des dernières courses, mais nous savons que cela a été difficile. Nous continuerons à l’accompagner dans la seconde partie de la saison. C’est l’un des championnats les plus serrés de la saison et de petites différences peuvent vous mener au sommet ».
Razali termine sur son fer de lance, hélas indisponible depuis Assen : « Franco Morbidelli se remet bien de son opération au genou. Nous voulons nous assurer qu’il est à 100% avant son retour, donc nous ne nous attendons pas à ce qu’il revienne avant Misano, même si je souhaite qu’il revienne le plus tôt possible. Misano est une piste qu’il aime et qu’il connaît bien, ce devrait être une bonne occasion de voir son retour. Nous continuons tous à lui souhaiter un bon rétablissement et à ne revenir que lorsqu’il se sentira complètement en forme ».
Crutchlow peut donc se préparer à deux piges en Autriche tandis qu’en 2022, Morbidelli devrait selon toute vraisemblance être à nouveau l’équipier de Fabio Quartararo mais sous les couleurs officielles Yamaha. Ce qui nous ramène à un box Petronas pour le moment vide de pilotes…