Massimo Meregalli est le directeur de l’équipe officielle Yamaha. Lorsqu’il fait le bilan de la première partie de saison de Maverick Viñales on ne se doute jamais que le divorce par consentement mutuel entre le pilote et le constructeur a déjà été prononcé. Et qu’il entrera dans les faits à la fin de cette année. Une intervention qui symbolise toute l’originalité de cette relation qui aura été particulière, du début à la fin.
Maverick Viñales a commencé sa saison 2021 sur les chapeaux de roues, donnant l’impression, après une prestation pleine d’autorité lors du premier Grand Prix au Qatar, qu’il allait assumer le rôle de leader au sein de l’usine Yamaha, orpheline de Valentino Rossi. L’Espagnol disait alors que jamais il ne s’était senti aussi bien, mentionnant même que sa nouvelle paternité l’avait positivement changé.
L’illusion n’aura duré qu’un meeting avant que Quartararo, son nouvel équipier, ne se mette en route impitoyablement. Au huitième round, en Allemagne, Viñales jetait l’éponge en annonçant la fin prématurée d’un contrat qui devait durer jusqu’à fin 2022. Entre-temps, Yamaha lui avait changé son chef-mécanicien et la manœuvre avait été interprétée par les observateurs comme un signe fort de désaveu.
La première mi-temps 2021 a donc été mouvementée pour l’Espagnol. Sur motogp.com, le directeur de l’équipe Yamaha fait le point… D’une façon qui interpelle. Il dit ainsi : « Maverick a remporté la première course de la saison de manière fantastique », a déclaré l’Italien. « Mais quand nous sommes arrivés en Europe, il a eu des problèmes avec la moto. Le virage en particulier était son point faible, particulièrement visible à Portimão, Jerez et Le Mans. Nous n’avons jamais eu la chance de fournir à Maverick un package qui lui permette de tourner plus facilement. »
Meregalli poursuit : « nous avons décidé d’essayer quelque chose de complètement différent. À Barcelone, nous avons essayé quelque chose pour l’aider à mieux contrôler la moto et cela a fonctionné. Nous avons amélioré les virages, mais au détriment de l’adhérence de la roue arrière. »
Meregalli parle d’un retour au sommet : mais pour quoi faire ?
Lors de la septième manche de la saison à Barcelone, Viñales a non seulement dû s’adapter aux changements fondamentaux de sa Yamaha M1, mais aussi à un nouveau membre de l’équipe, son ancien chef d’équipe Esteban Garcia ayant été remplacé après le Grand Prix d’Italie par Silvano Galbusera, ancien chef d’équipe de Valentino Rossi. « Nous avons maintenant fait deux courses dans cette nouvelle organisation et nous avons juste besoin d’un peu plus de temps pour revenir au sommet, mais nous ne sommes pas loin », a déclaré Meregalli avec confiance au vu du changement. On rappellera quand même qui si ce dernier s’était révélé encourageant aux Pays-Bas, il s’était distingué par des résultats désastreux une semaine avant en Allemagne.
Revenir au sommet ? Mais à quoi bon, puisque la relation est déjà éteinte. Sur le podium d’Assen, Viñales était déjà ailleurs et se désolidarisait clairement de la liesse des hommes de Yamaha qui fêtaient la victoire de leur autre pilote Quartararo. Ce dernier a maintenant 61 points d’avance au championnat sur l’Espagnol de 26 ans, vainqueur en Grand Prix à 25 reprises. Il lui reste encore 10 courses à faire sur une M1 dont les chances de titre sont seulement entre les mains du Français de 22 ans. Il ne faudrait pas qu’il revienne trop fort « au sommet » comme le dit Meregalli, pour ne pas gêner son équipier. Mais juste assez quand même pour être en mesure de prendre des points à ses adversaires directs dans la course au titre…