En ce samedi 26 septembre, Johann Zarco a répondu aux questions des journalistes depuis Barcelone au terme de la première journée du Grand Prix de Catalogne.
Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français.
Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Johann Zarco sans la moindre mise en forme, même si la première partie est traduite de l’anglais (vouvoiement).
Johann Zarco : « La qualification était bonne aujourd’hui. Je pense qu’il était possible d’être en première ligne mais pour cela j’aurais dû suivre quelqu’un dans le dernier run. J’ai essayé de le faire mais je n’ai pas bien géré ça, donc j’ai fait mon tour tout seul. Faire 1’39.3 tout seul était très correct, donc je suis heureux car tout se met en place avec méthode et logique, et tout est vraiment sous contrôle, ce qui est très positif. Hier, j’étais inquiet au sujet du rythme de course car il était très difficile de contrôler la moto avec des pneus usagés, mais cet après-midi j’ai eu un bien meilleur feeling. Ce n’est peut-être pas encore un rythme pour le podium, mais en m’élançant de la sixième place, je peux espérer avoir de bonnes sensations si je fais un bon départ. Nous verrons bien demain, mais oui, je suis heureux de tout ce qui s’est passé depuis vendredi. »
Qu’est-ce qu’il vous manque à l’heure actuelle pour pouvoir faire un podium demain ?
« Quelques dixièmes (rires) ! Aujourd’hui, si on regarde les chiffres, il y a plus de gars susceptibles de faire un podium que moi, mais je crois que je peux progresser demain et mieux faire, pour pouvoir rouler de façon régulière en 41. Si je trouve ça, je pourrais vraiment apprécier la course, donc nous verrons bien car de 1’43, nous sommes passés à 1’41 réguliers, donc maintenant il s’agit de 5 dixièmes ou de moins. Sur un grand circuit comme ici, c’est possible. »
Y a-t-il un endroit particulier où vous peinez ?
« Non, c’est toujours une question de piloter la moto correctement, et de contrôler l’adhérence à l’arrière qui se dégrade beaucoup. Et quand l’adhérence se dégrade, il y a quelques pilotes capables de rester en 1’41. Moi, pas encore, donc j’espère que je trouverai comment faire. »
Vous sentez-vous plus à l’aise avec le système de variation de hauteur de la moto, et allez vous l’utiliser en course ?
« Oui, je vais l’utiliser en course car ça peut être vraiment utile pour doubler quelqu’un dans la ligne droite. Aujourd’hui, il y avait moins de vent et cela m’a beaucoup aidé à utiliser ce système, car la moto restait droite et allait vite. Donc oui, je commence à m’y habituer, et ce n’est peut-être pas encore automatique de m’en servir, mais cela ne me dérange pas, donc je suis plutôt satisfait. »
La plupart des pilotes disent qu’il faudra survivre demain à cause de la dégradation du pneu arrière. Est-ce la même chose pour vous ?
« Il semble que l’on pourra avoir une dizaine de tours très rapides, donc en m’élançant de la deuxième ligne, je veux utiliser quasiment la première moitié pour être aussi rapide que possible. Car ensuite, quand les pneus vont se dégrader, nous allons souffrir car nous ne pourrons pas faire tellement de choses sur la moto. Mais clairement, ce genre de situation peut peut-être être un avantage pour moi, car comme nous l’avons vu à Misano, je n’exploite pas encore la moto à 100 % donc quand l’adhérence est parfaite du premier au dernier tour, je peine encore. Donc demain, j’aurais peut-être une chance de pouvoir faire mieux. »
Jack Miller est la seule Ducati devant vous. Vos styles de pilotage sont-ils similaires ?
« Je dirais non. Il a fait un travail fantastique en qualification en s’extrayant de la Q1 et en faisant un bon chrono en Q2. Je crois qu’il est quatrième. Il a fait du super boulot ! Avec le pneu neuf, il contrôle très bien. Je n’ai pas vu comment ça allait avec le pneu usé, mais il a fait un énorme pas en avant aujourd’hui alors qu’il peinait un peu hier. Mais je ne pense pas que ce soit à cause de nos styles similaires, c’est juste qu’il a trouvé quelque chose de bien. »
Le système de variation de hauteur de la moto rend-il le pilotage plus compliqué ?
« Cela a été une brève expérience et nous pouvons faire mieux, mais il est vrai que quand vous êtes en mesure de bien l’utiliser, vous y trouvez un avantage. Mais clairement, il est vrai que ce genre de petites choses peut vous déranger beaucoup car c’est très sensitif. C’est pourquoi je suis très heureux que grâce à l’expérience que j’ai accumulée durant les deux dernières années, je peux maintenant m’adapter assez rapidement à de nouvelles choses. Mais comme je l’ai dit, quand cela deviendra automatique, je serais bien plus fort, et je sens que ça vient. Il faut donc être patient. »
As-tu déjà essayé le frein arrière au pouce ou à l’index ?
« Non, non. Je l’ai eu en début d’année mais je ne l’ai jamais utilisé car je gérais bien avec mon pied. Donc pour l’instant, je n’utilise que mon pied, et vu ce nouveau système qui baisse la moto, ce n’est pas plus mal. Pour l’instant, frein arrière au pied ! Peut-être qu’à Misano un frein à la main aurait pu aider, mais encore faut-il savoir l’utiliser. Je crois qu’il y a beaucoup de pilotes qui mettent un moment avant de bien savoir l’utiliser. »
Aujourd’hui, les conditions de piste étaient meilleures. C’était également plus plaisant sur la moto ?
« Complètement ! Déjà, il y avait un petit peu de vent mais ce n’était quasiment rien du tout par rapport à hier, et quand tu as des motos puissantes comme ça, tu es plutôt content, parce que au moment où ça cabre, ça va tout droit et ça ne se décale pas dans l’herbe ou ailleurs. Et avec la piste qui évolue au niveau de la gomme, il y avait du plaisir. »
Comment expliquer que Jack Miller et toi soyez devant les Ducati d’usine ? Des choix techniques qu’ils ne veulent pas faire ?
« Jack a la même machine que l’usine, donc non. Moi, je me suis vite adapté au circuit depuis hier, et j’ai confirmé cet après-midi en faisant de bons chronos à chaque fois. Jack, lui, a fait un super job cet après-midi, parce qu’il passe la Q1 et se qualifie super bien en Q2. Donc là, je pense qu’il a rajouté le plus du pilote, ce que Dovi n’a pas réussi à faire. »
Et ça te positionne bien pour passer dans le team d’usine ?
« Je crois que pour vraiment passer dans le team d’usine, il faudrait que je gagne demain (rires) ! Donc pourquoi pas, mais là, ça leur ferait encore plus se gratter la tête chez Ducati. Ça ne serait que du bon, parce que finalement ils auraient le choix entre deux prétendants à la victoire. C’est un peu ça maintenant, mais il faut confirmer davantage. Moi, dans tous les cas, tout est bon puisque j’aurai une moto pour gagner l’année prochaine. »
Le staff Ducati aurait dit que le choix serait fait mercredi…
« Oui, ils l’ont dit aux médias mais pas à moi particulièrement parce qu’ils savent que j’ai toute confiance. De toute façon, on est ensemble l’an prochain! Après, ce n’est qu’une question de couleur mais ça ne change pas l’objectif. C’est pour ça que ça ne me prend vraiment pas la tête. Ce ne serait que du bonus. »
C’est cette certitude que tu vas rouler l’an prochain qui te fait faire de bonnes performances ?
« Oui, ça aide complètement de savoir où on va l’an prochain. Il est intéressant de voir que j’ai plus d’aisance qu’à Misano, et ça sert vraiment d’expérience, à la fois pour moi techniquement pilotage, et pour l’équipe au niveau des réglages que nous pouvons utiliser. Ce genre d’expérience, ça nous sert vraiment pour l’année suivante. Finalement, ça faisait longtemps que je n’avais autant de constance, et ça c’est plutôt bon. Je suis en train de retrouver une vraie constance au niveau technique, travail et performance, et je me dis que tant que je fonce, ça va évoluer constamment. »
Comment actives-tu le système qui baisse la moto ?
« Ça marche avec le pouce gauche. C’est cette petite manivelle, comme quand tu baisses ta suspension de VTT. C’est la même commande. »
Classement Q2 Grand Prix de Catalogne MotoGP à Barcelone :
Classement Q1 Grand Prix de Catalogne MotoGP à Barcelone :
Crédit photo et classements : MotoGP.com