C’est en 1977 au Grand Prix d’Autriche que le Docteur Claudio Costa, fils du chirurgien Checco Costa (dont le musée d’Imola « MAICC Multimedial Museum Imola-Checco Costa » porte le nom) apporta son aide pour la première fois aux pilotes de GP sur le plan médical dans le cadre de leur activité sportive. Costa est maintenant à la retraite et la Clinique mobile est dirigée par Michele Zasa, un spécialiste des traumatismes.

Zasa et la Clinique mobile n’ont pas de responsabilité particulière dans le traitement des cas de Covid-19 dans le paddock. Le responsable est le Directeur médical du MotoGP, le Dr Angel Charte, qui travaille avec un médecin local reconnu par la FIM qui, selon le droit international, a la responsabilité légale de toutes les questions médicales lors de son événement local.

Actuellement, chaque personne présente dans le paddock doit avoir un test PCR négatif datant de moins de 96 heures au début de chaque week-end, et chaque matin elle fait mesurer sa température à la porte d’entrée du paddock. Des tests aléatoires sont également effectués tout au long des week-ends de course et les équipes sont priées de ne pas se mêler aux autres équipes.

Jusqu’à présent, seul un membre du paddock de la MotoGP a été testé positif pour le virus, un membre du personnel de Dorna à Brno, qui a été isolé dans son hôtel. Ceux qui ont été en contact étroit avec lui ont également été mis en quarantaine.

Sur le plan pratique, « quand les pilotes arrivent à la clinique, ils doivent d’abord passer par une zone de tri », a expliqué Zasa à Mat Oxley de Motorsportmagazine.com. « Ils y font vérifier leur température et leur saturation en oxygène. Si nous soupçonnons qu’ils sont positifs [pour le Covid], ils ne sont pas amenés à la clinique, mais ils sont traités dans la zone de tri ou peuvent être emmenés au centre médical du circuit. Même s’ils présentent des symptômes légers, nous ne voulons rien risquer en les amenant à la clinique. »

« En général, nous faisons venir six ou sept physiothérapeutes, trois médecins et un radiologue. Lorsque nous avons repris le travail à Jerez, nous avions trois kinésithérapeutes et deux médecins, moi y compris, et nous faisons maintenant appel au radiologue du centre médical de circuit. Cela nous permet de continuer à fournir un niveau élevé de soins médicaux. »

Bien que la clinique soit là pour s’occuper des pilotes immédiatement après une chute, son plus grand travail consiste à faire des massages sportifs, de la physio et de la rééducation. La plupart des coureurs reçoivent un massage tous les jours, afin d’améliorer leurs performances et de garder leur corps souple, ce qui peut réduire les blessures lors d’un accident.

Avant Jerez, la Clinique a décidé d’arrêter les massages sportifs et de ne traiter que les pilotes qui avaient besoin de physio ou de rééducation. Mais cela ne s’est pas bien passé avec les pilotes de MotoGP. « Le premier week-end à Jerez nous a permis de réaliser que les pilotes de MotoGP avaient besoin de massages sportifs, car les motos qu’ils pilotent sont beaucoup plus physiques », a ajouté Zasa. « Avec Dorna et l’IRTA, nous avons décidé de ne commencer les massages sportifs pour les pilotes MotoGP que lors de la deuxième course de Jerez et à partir de ce week-end en Autriche, nous avons quatre physios à la Clinique. »

Zasa et ses médecins ont été très occupés lors des premières courses de 2020 : Cal Crutchlow, Marc Márquez et Álex Rins se sont fracturé des os lors du premier week-end de Jerez, et Pecco Bagnaia s’est fracturé le tibia droit à Brno.

Au Red Bull Ring, l’organisateur a loué pour compléter le matériel de la Clinique Mobile un scanner CT (pour computed tomography). On gagne ainsi du temps en n’ayant pas forcément besoin d’amener le pilote à l’hôpital, et on n’immobilise pas les courses faute d’un hélicoptère médicalisé absent du circuit (obligation du règlement FIM) comme ça a été le cas le week-end dernier à Portimão.

Voici ci-dessous les photos de cet équipement portatif utilisé pour la première fois à l’occasion d’un Grand Prix moto, sur décision de Dietrich Mateschitz, créateur de Red Bull, propriétaire du circuit autrichien et organisateur des deux GP à venir.

Photos © Clinica Mobile