Le titre est plié et l’épilogue aura lieu au terme du prochain Grand Prix en Thaïlande. A moins d’une énorme surprise, Marc Márquez prendra son huitième titre de carrière. Du coup, les énergies du paddock semblent déjà se concentrer sur l’après, et même au-delà de 2020. Car les contrats des ténors vont devoir être renouvelés et la partie qui s’annonce promet d’être serrée. Une conjoncture qui voudrait que Johann Zarco ait ouvert les hostilités en se mettant déjà sur le marché alors que des doutes planent sur la suite de la carrière de Jorge Lorenzo…
Quid de Jorge Lorenzo ? La réalité est qu’il a un contrat de deux ans avec Honda qui s’achèvera fin 2020. La même réalité révèle aussi qu’il n’est plus actuellement à un niveau acceptable pour une usine comme Honda. Tout ce ceci est évidemment explicable et expliqué même par le pilote qui avoue être habité par une certaine appréhension. Ce qui n’est guère rassurant pour l’employeur. Ce dernier doit donc élaborer un plan B.
Quel est-il ? Álex Márquez ? Rien ne fera plus plaisir à son frère Marc qui fait gagner la firme de Tokyo. Mais la RC213V ne serait pas un cadeau pour le frère cadet débutant tandis que Carmelo Ezpeleta, patron de Dorna, clame à qui veut l’entendre qu’il a assez d’Espagnols dans ses effectifs. Si l’on privilégie l’angle de la nationalité, alors on peut avancer les noms du japonais Nakagami et de l’allemand Bradl. Deux drapeaux fort rares tandis que les deux pilotes ont déjà des contrats HRC. Le premier cité n’a encore rien renouvelé pour 2020 et le second est dans les murs comme pilote test. Il est par ailleurs apprécié de Marc Márquez.
Et puis il y a Johann Zarco. Il est libre après avoir décidé de déchirer son contrat KTM au bail de deux ans. Et il l‘est d’autant plus depuis Aragón où les Autrichiens de KTM lui ont signifié qu’il se passerait dès à présent de ses services. La saison du Français s’est donc finie avec la onzième place à Misano.
Certains observateurs n’imaginent pas un Johann Zarco biffer deux millions de dollars de revenus sans une solution de secours déjà établie. Il y aurait une stratégie visant à emmener Zarco chez Honda. Peut-être, mais Crutchlow a prévenu que grimper sur une RC213V en lieu et place de la RC16, c’est comme choisir la peste après avoir souffert du choléra. Alberto Puig, quant à lui, a des doutes sur le Français, qui est tombé en disgrâce chez KTM à cause de la publication constante de critiques. Et puis n’oublions pas que tout serait possible sur une Honda qu’à partir du seul moment où Jorge Lorenzo en lâcherait le guidon.
En effet, si Honda prenait l’initiative de cesser l’aventure avec Jorge Lorenzo, il faudrait lui verser des indemnités. Le Majorquin doit donc décider seul de son départ. On pourrait le comprendre au vu de sa délicate situation avec même la perspective d’une année sabbatique avant un retour fracassant chez Ducati. Mais avec ses soucis fiscaux, avérés, le quintuple champion du monde a besoin de son contrat Honda…
Voilà la situation, avec cet élément à verser au dossier : Yamaha pense à recruter Zarco pour l’équipe d’essais européenne en lieu et place de Folger. « Mais nous devons attendre la décision du HRC » a déclaré Lin Jarvis, directeur de la course chez Yamaha. Il y a donc anguille sous roche malgré tout…