Le chef d’équipe italien Fausto Gresini est un des hommes les plus omniprésents du paddock avec un team engagé dans chacune des trois catégories. L’Aprilia Racing Team Gresini fournit des RS-GP à Aleix Espargaró et Andrea Iannone en MotoGP, tandis qu’en Moto2 Nicolò Bulega et Edgar Pons constituent le team Federal Oil Gresini Moto2, et enfin en Moto3 l’équipe Kömmerling Gresini Moto3 compte sur Gabriel Rodrigo et Jeremy Alcoba.

Lors du Grand Prix inaugural du Qatar, Rodrigo a été le plus brillant élément avec la sixième place, tandis qu’Alcoba terminait septième, Edgar Pons seizième et Nicolò Bulega dix-huitième.

« Je voyage depuis que j’ai 17 ans, donc je ne savais pas ce que cela signifiait de rester à la maison, et dans cette récente période j’ai compris que les compétitions me manquaient. Je n’ai pas l’habitude de regarder les courses depuis chez moi. », a déclaré l’ex-Champion du Monde 125 cm3 en 1985 et 1987 sur Garelli à Andrea Rossi de GPOne.com.

« Cette année, on attendait beaucoup du Qatar car Márquez était en difficulté et il aurait démarré du mauvais pied. C’était difficile pour Honda, car Yamaha et Suzuki ont montré qu’ils pouvaient être dans le coup. Ducati a souffert avec les pneus et cela leur a pris du temps; plus que cela, il a fallu du temps pour les tester, tout comme à Aprilia, bien que pour des raisons différentes. L’usine de Noale a fait un excellent travail, la moto est compétitive par rapport à la précédente et pas encore complètement développée. »

Les 18 mois de suspension d’Andrea Iannone pour dopage n’ont pas été sans créer de délicats problèmes à l’équipe, tout comme au constructeur Aprilia.

« Je crois que Iannone ne méritait pas ce qui est arrivé. Je n’ai pas très bien compris cette pénalité. S’il est innocent, pourquoi a-t-il été condamné ? Puis 18 mois est un temps très long pour un athlète, cela tue pratiquement sa carrière. Espérons que justice sera rendue par le TAS, et nous savons que d’autres athlètes y ont gagné. Aprilia a investi dans Iannone et pour eux, tout change par rapport au plan initial. »

Comment Fausto analyse-t-il la saison actuelle ?

« Je ressens de l’inquiétude parce que nous sommes un championnat international et qu’à ce jour il n’y a pas de compromis. J’ai parlé à Carmelo Ezpeleta et je sais de lui que Dorna fait tout pour commencer le championnat, mais pour le moment c’est vraiment difficile, nous sommes comme une moto arrêtée sur l’autoroute. »

« Nous espérons trouver le bon chemin bientôt, mais ce ne sera pas facile. J’espère pouvoir commencer en juillet-août et faire une douzaine de courses, quelque chose comme ça. Mais notre monde a besoin de certitudes. »

La question économique est également importante pour toutes les équipes. Fausto Gresini a quelques idées à ce sujet.

« Cette urgence a mis tout le monde en difficulté, même d’un point de vue économique car les motos aujourd’hui ne se vendent pas, il faudrait changer quelque chose. Les Moto3 et les Moto2 devront être gelées, nous devrions réduire les coûts et le redémarrage du Championnat du Monde sera difficile. »

« Ce sera un moment particulier, même compliqué à imaginer. J’ai écrit un e-mail à Ezpeleta pour lui expliquer mon point de vue sur le redémarrage et l’avenir. »

« Il est difficile de mener une équipe, nous sommes bien structurés et préparés, mais nous souffrons. J’imagine un peu les équipes plus petites et je ne sais pas s’il sera possible pour tout le monde de recommencer comme avant. Chez Gresini, nous y sommes habitués, avec en 2008 la crise financière, et en 2014 avec la perte de notre sponsor, nous avons déjà dû faire face à des situations comme celle-ci. »

« Malheureusement, tous les jours, des courses sont annulées ou reportées, j’essaie de rester positif mais je vois que l’objectif s’éloigne. Mon team est une vraie famille, et pour toute l’équipe ce n’est pas juste un travail pour gagner de l’argent, nous sommes tous des fans et nous voulons gagner. »

 

 

Source : GPOne.com

Photos © Mirk_One et OneStudio.it pour Gresini Racing