Le paddock des Grands Prix s’est accordé un sursis au travers d’un plan de sauvegarde solidairement adoubé par toutes ses forces vives. Mais il s’agit d’une bouée de sauvetage dans une mer démontée par la tempête d’une pandémie qui balaie tout sur son passage. Il faut tenir malgré tout et serrer les poings comme les dents en fixant l’horizon d’un mois d’août qui ouvrirait l’accès vers l’écrin d’une Styrie qui abrite le joyau Red Bull Ring. Cependant, l’inquiétude est grande car le danger est mortel. Une angoisse qu’Hervé Poncharal nous décrit ainsi…

Hervé Poncharal est le patron d’une structure Tech3 adossée en MotoGP comme en Moto3 au constructeur KTM et qui joute aussi dans la naissante MotoE. C’est donc un chef d’entreprise avec des personnels à gérer, réunis par la passion de la course. S’il y a des choix difficiles à venir, ils seront donc cruels. Le Français le sait bien. Il commente : « bien que j’aie 63 ans, j’ai toujours la passion de diriger l’équipe. » Puis il insiste sur la particularité de conjoncture actuelle : « 2008 a été une crise financière, à cause du système bancaire et du mauvais crédit, mais alors que la plus grande partie de l’économie a été touchée, elle fonctionnait encore et les gens allaient travailler, acheter des choses, voyager », a déclaré Hervé à Crash.net. « Là c’est différent. »

« Aujourd’hui, je suis inquiet parce que je veux sauver mon entreprise, principalement pour sauver tout le personnel que j’ai. C’est ma principale priorité : sauver mon personnel. C’est une grande préoccupation qui ne m’aide pas à bien dormir. » Mais il faut se montrer à la hauteur de l’enjeu et de sa charge : « d’un autre côté, je suis un vieux combattant et en course tu aimes parfois relever des défis car, si tu as un esprit de compétition, tu aimes avoir une colline à gravir. »

Le président de l’IRTA poursuit son analyse comme suit : « nous avons maintenant une grande colline escarpée devant nous, c’est la crise, donc c’est un moment difficile. Essayons de l’escalader. C’est aussi une course dans un certain sens. » A ceci près que la ligne d’arrivée n’est pas connue. Mais le Français a de quoi se défendre : « le personnel de notre équipe comprend la lutte dans laquelle nous sommes tous et nous avons la chance d’avoir non seulement le soutien financier spécial fourni aux équipes indépendantes par Dorna, mais aussi le soutien et l’échange constant d’idées avec KTM, notamment Pit Beirer et Red Bull. » Avintia et LCR aimeraient pouvoir compter sur des bases aussi solides…