Après cinq Grands Prix sur les dix-huit inscrits au calendrier du MotoGP cette année, on peut constater deux déceptions parmi les pilotes en lice au championnat. Ceux-là ont choisi de changer d’écurie. Surtout un, Lorenzo, qui, en signant chez Ducati, a poussé l’autre, Iannone, vers Suzuki. Deux itinéraires qui, pour le moment, connaissent la même difficulté : celle de s’adapter à la nouvelle monture. C’était redouté pour Por Fuera en raison d’une Desmosedici toujours difficile à cerner. Mais ce n’était pas vraiment prévu pour Iannone avec une GSX-RR qui a confirmé le talent de Viñales l’an dernier.
Le dernier Grand Prix de France a été la dernière occasion pour comparer la forme de Suzuki d’une année sur l’autre. Et l’analyse est cruelle. En 2016, au Mans, Viñales s’était qualifié huitième et avait fini sa course troisième à 14s du vainqueur. Joe le Maniac a fait beaucoup moins bien dans la Sarthe : une place de dix-septième sur la grille de départ et une position finale de dixième à 48s de celui qui a triomphé et qui n’était autre que son prédécesseur au guidon de la GSX-RR : Maverick Viñales.
Alors, forcément, ça pique chez Suzuki. Sur sa course sur la Bugatti, Iannone a commenté : « c’était difficile et nous sommes dans une situation compliquée. Je n’étais pas à l’aise. Nous souffrons lors des phases de freinage. Nous ne pouvons pas nous ralentir comme il faut. Il faut résoudre ça car c’est le point clé pour les dépassements. Nous ne sommes pas bien non plus pour ce qui est de l’adhérence au moment de relever la moto. Enfin, je n’ai pas confiance en la moto lorsqu’elle a le réservoir plein ».
Il termine : « nous avons une montagne de données à analyser avant d’aborder le Mugello. Nous sommes une équipe forte et solide et nous progressons à chaque séance. Mais il faut faire plus car nos adversaires avancent plus vite que nous ».
Ken Kawauchi, l’homme de la technique chez Suzuki explique : « ce week-end au Mans a été difficile. Nous avons besoin de temps pour régler la moto, plus que pour nos adversaires. Nous n’avons trouvé les solutions que lors du dimanche matin. Mais nous n’avons pas été en mesure de donner à nos pilotes les réglages suffisants pour qu’ils obtiennent de meilleurs résultats ».
Au Mugello, il faudra montrer un autre visage chez Suzuki. L’arrivée des nouveaux pneus Michelin pourrait aider Iannnone qui faisait partie des pilotes qui les réclamaient le plus. L’an dernier Viñales s’était qualifié second devant la Ducati de Iannone et il avait terminé le Grand Prix d’Italie sixième alors que Joe le Maniac montait sur la troisième marche du podium devant son public.