Après s’être illustré lors de la première journée du Grand Prix d’Andalousie, Johann Zarco a un peu marqué le pas aujourd’hui, échouant à passer en Q2 comme Andrea Dovizioso, le chef de file de Ducati.

Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les commentaires du pilote français qui s’élancera de la 5e ligne, aux côté d’Andrea Dovizioso.

Comme à notre habitude, nous reportons ici les propos de Johann Zarco, sans la moindre mise en forme.


Johann Zarco : « Cela ne peut pas être considéré comme une journée négative, car j’ai progressé. Moins que ce que à quoi je m’attendais, mais pas à cause de la moto ou même simplement à cause de moi, mais beaucoup de choses doivent bien fonctionner ensemble et cela prend un petit peu plus de temps que cela quoi je m’attendais. Mais il n’y a pas de stress. Comme je l’ai dit, c’est bien de répéter le travail sur la même piste pour voir si ce que nous décidons ou si ce que je veux voir fonctionne ensemble, et je ne peux pas dire que cela ne fonctionne pas mieux. Nous voyons que tout arrive : je contrôle mieux la moto et j’ai fait mieux aux essais que la semaine dernière. Donc toutes ces choses sont positives et là où nous devons gagner, c’est à l’attaque du chrono comparé aux autres. On dirait qu’avec le nouveau pneu arrière tendre, je peux améliorer le chrono mais je ne peux pas gagner beaucoup de dixièmes sur un tour pour être plus vite que sur les autres. C’est ce qui m’a un peu bloqué à nouveau. En Q1, je n’étais pas loin de faire quelque chose de bien, mais il m’a manqué à nouveau quelque dixièmes. OK, j’ai été déçu immédiatement après car j’ai vu que ma position au classement n’allait pas m’aider pour la course, mais le positif c’est que d’après ce que j’ai appris durant la dernière course, je peux m’attendre à une meilleure course. Pour moi, une meilleure course que la semaine dernière serait d’attraper le top 10, de me battre avec eux et de voir où je peux finir. Cela est clairement l’objectif. Peut-être ce qui pourra m’aider, c’est que Dovizioso est sur la même ligne que moi. Même pour lui, quand il peine un peu ce n’est pas si facile mais je pense qu’il sera fort demain et que ça pourrait être un bon objectif à suivre, et que cela pourrait me procurer une belle opportunité pour la course. »

Quel serait un bon résultat pour la course de demain ?

« Comme je l’ai dit, se battre pour le top 10 me semble quelque chose de possible et c’est clairement quelque chose que la moto peut faire. Nous avons eu un très bon feeling durant les séances d’essais comme en FP2. En FP3, j’ai également été assez régulier et bien également en FP4 quand tout le monde avait des pneus usés. J’espère donc pouvoir atteindre la bataille dans le top 10, mais nous ne savons pas ce qui se passera demain. Il faut donc simplement rester concentré. »

Qu’est ce qui sera le plus difficile lors de ces 25 tours de course avec une chaleur extrême ?

« Concernant la chaleur, j’ai été surpris cet après-midi en FP4 quand j’ai quitté la pit-lane pour faire mon premier tour. J’ai vraiment senti une très très grosse chaleur sur la moto, aussi parce que je roulais très proche d’une autre moto. Vous avez vraiment la sensation de brûler et c’est pourquoi c’est mieux de mener la course comme Fabio l’a fait (rires). Mon corps transpire beaucoup et je dois m’adapter, mais quand vous suivez quelqu’un, vous avez vraiment une sensation de brûlure. »

Comment est-ce, comparé à la Thaïlande ou à la Malaisie ?

« En Thaïlande, où nous avons fait des tests en 2018, j’ai déjà eu cette sensation de l’air qui brûlait, car c’est chaud et sec. En Malaisie, il fait chaud mais il y a beaucoup d’humidité, donc vous ne sentez pas trop l’air brûlant mais vous souffrez dans votre cuir car c’est comme si vous sentiez un poids sur vos épaules. »

Tu as suivi Dovizioso pendant les essais. As-tu pu apprendre de nouvelles choses ?

« J’ai surtout pu confirmer ce qui fonctionne, et ce qui marche très bien, je vois clairement que j’arrive à le faire de mieux en mieux mais j’ai besoin d’avoir cette référence devant moi. Quand j’essaie de le faire tout seul, ça ne vient pas assez bien, et c’est pour ça que j’ai parfois du mal à passer un gros cap au chrono. Mais ça, c’était plutôt bon, de débuter la FP4 et de se sentir, pas facile mais vraiment en contrôle derrière lui, et même d’avoir pu doubler deux fois. Ça construit petit à petit la performance. »

Donc demain tu t’accroches à l’arrière de Dovizioso et tu le suis tranquillement jusqu’à la tête de course ?

« En théorie, c’est ça (rires) ! »

En fonction des enseignements de dimanche dernier, la stratégie pneumatique peut-elle être différente ?

« Il y en a qui se sont posés la question sur le médium parce qu’il y a eu de belles performances avec le médium. Meilleures que la semaine dernière. Mais ce soft arrière marche très bien et normalement il y a toujours un peu moins de grip le dimanche. Le grip diminue toujours un peu pendant la course donc ça rassure toujours de partir avec le soft neuf. Je ne pense pas qu’il y aura de grande surprise. Devant, le seul changement pourrait être Viñales qui met un hard au lieu d’un soft. Si on regarde ceux qui jouent le podium, ça peut être ça la différence. »

Hier, tu as dit que tu avais trouvé des solutions pour être plus à l’aise sur la moto lors des essais. Peux-tu nous donner plus de détails ?

« Non, parce que même moi-même je n’aime pas trop les connaître. Je laisse vraiment le team faire. Ils font des modifications au vu des sensations que je décris. Je trouve qu’il vaut mieux ne pas trop savoir ce qu’ils font pour rester le plus neutre possible et leur donner un bon feed-back. Sinon, il y a toujours un préjugé. Mais ils me disent que même dans le pilotage, on voit qu’il me manque des kilomètres : « tu t’approches, tu t’approches de plus en plus. Quand on compare des tours, ça devient de plus en plus beau, et la performance devient de plus en plus belle, mais il y a des choses qui manquent ». Mon chef mécano m’a dit « ça m’étonnerait plus que tu sois tout de suite à leur niveau ». Ça ne veut pas dire qu’on n’a pas le talent, mais là, clairement, il faut faire des kilomètres. »

Es-tu tenté de prendre des directions différentes dans les réglages ?

« Ce sont des bases Ducati et pour l’instant je m’adapte beaucoup à ça. Là on essaie des petites modifications qui ne sont pas énormes. Elles m’ont aidé. Donc OK, ça leur donne une bonne zone mais ils gardent toujours en tête que je pourrais quand même réussir à toucher les zones de pilotage qui me manquent, ce qui aidera aussi à ne pas rentrer dans des faux réglages de la moto. Si la base (de réglages) est là, on ne va pas du tout aller là (à l’opposé). C’est plus pour donner de la sensation que pour dire que Zarco a des nouveaux réglages. »

Penses-tu que Fabio Quartararo peut déjà commencer à viser le titre s’il a 50 points d’avance sur Marc Márquez à la fin de ce week-end ou est-ce beaucoup de pression sur les épaules ?

« Tu chopes le train, tu sautes dedans ! Pourquoi pas ? La pression, il ne l’a pas encore vraiment. Elle monte mais le titre, il y pense. Quand tu débutes le championnat avec 25 points d’avance, sur Márquez puisqu’il n’a que cinq points d’avance sur Viñales, oui, il y a de quoi se dire « pourquoi pas ? ». Si la pression du titre monte, elle montera un peu plus tard, parce que là il est vraiment sous contrôle et il adore Jerez : il a fait la pole l’an dernier et je crois même qu’il l’a faite en Moto3. Il a toujours été très, très vite à Jerez et tu vois que là, ça marche toujours. Tant mieux, ça va bien pour lui ! »

Qu’estimes-tu être un bon résultat pour toi demain ?

« Jouer dans les 10, ce serait tip top ! En partant 15e, il faut vraiment gagner cinq places le plus rapidement possible et de là, voir le rythme qu’arrivent à fournir les pilotes entre le 8e et le 12e, ou peut-être entre le 6e et le 10e. S’il y a un petit groupe comme ça, ce serait bon d’en être. »

Classement Q2 du Grand Prix d’Andalousie MotoGP :

Classement Q1 du Grand Prix d’Andalousie MotoGP :

 

Crédit classements : MotoGP.com