Joan Mir a été l’un des débutants de cette saison maintenant écoulée en MotoGP, avec la particularité d’évoluer, déjà, en tant que pilote officiel. Il officie ainsi chez Suzuki et sa première expérience à ce niveau a été riche en émotions. Un départ intéressant, une perte de repères, un grave accident avec des séquelles à gérer, puis une fin de partie encourageante pour la suite, voici, rapidement résumé, le parcours de l’ancien Champion du Monde de Moto3. C’est aussi un Majorquin, comme Jorge Lorenzo qui a décidé de partir à la retraite. Et l’équipier d’Álex Rins a une pensée pour lui…

Joan Mir a vécu une saison intense et pas seulement parce qu’elle représentait sa première en MotoGP. Son parcours a en effet été marqué pour une violente chute lors de tests à Brno qui a, à la fois, éprouvé son mental et son corps. Il explique ainsi : « j’ai beaucoup appris. Pas seulement d’un point technique, mais aussi mentalement. Je n’avais jamais subi de telles séquelles après une chute, qui plus est en plein milieu d’une saison où il n’y a pas le temps pour récupérer. Il y a aussi eu les causes de la chute à gérer car elles n’étaient pas claires. Ce n’était pas une faute de ma part, c’était peut-être quelque chose sur la moto. Tout ça vous fait réfléchir, mais il faut le mettre de côté. »

Une épreuve que Joan Mir a su surmonter : « je suis heureux car à Misano, après la blessure, j’étais sur le retour. On se battait pour le top 8. C’était la démonstration que l’on avait bien récupéré, et ça m’a fait apprendre beaucoup de choses. Notamment cette faculté de revenir, après avoir subi de telles épreuves. » On rappellera que Joan Mir a eu des lésions aux poumons après son accident.

Souffrir dans sa chair, et s’user ainsi mentalement, rappelle le combat qu’un Jorge Lorenzo a refusé de poursuivre à la fin de cette saison. Un Por Fuera qui est Majorquin, comme le jeune pilote d’usine Suzuki, qui parle ainsi de son illustre aîné : « c’est clair qu’il a souffert. Je n’ai jamais eu l’occasion d’être vraiment avec lui, mais il est évident qu’il a pris une très bonne décision. »

Mais le plus dur est peut-être encore à venir… « Le moment arrive à présent dans sa vie où tout ne sera pas aussi beau qu’il n’y paraît. Si ça m’arrivait, si on m’éloignait de la moto, où pourrais-je bien aller ? Lorenzo va devoir se repositionner dans le monde, y trouver une nouvelle place sans perdre son esprit, car nous sommes d’abord faits pour courir. » Joan Mir n’a que 22 ans, mais il semble déjà bien mature !