Jorge Lorenzo sort visiblement les dossiers en cette trêve hivernale, démontrant ainsi qu’à son époque, on ne se faisait pas de cadeaux entre pilotes. D’ailleurs, aujourd’hui, le même quintuple champion du monde trouve que ses successeurs s’en font trop dans le parc fermé et que cette liesse générale jouée nuit gravement à la santé du MotoGP. Car il est convaincu que le genre humain aime la discorde et se détourne de l’harmonie. Le Majorquin a aussi dit que la relève qui mène à présent la barque manque cruellement de caractère. A son époque, voilà comment les choses se passaient…

Jorge Lorenzo est en vacances à Bali, où il passera ses vacances de Noël. L’ancien pilote MotoGP a littéralement changé de vie après ses adieux au Championnat du Monde, tout en restant solidement lié au paddock en tant que commentateur télé. Dans un nouvel épisode de la série DAZN intitulé ‘Cuatro Tiempos’ il dévoile les coulisses des Grands Prix avec des relations entre pilotes qui étaient bien moins cordiaux qu’aujourd’hui…

Il se souvient ainsi des premières étincelles avec Dani Pedrosa : « en 2003, quand on s’est croisé dans le paddock, Dani ne m’a même pas regardé, on ne s’est pas dit au revoir, ni avec lui ni avec Alberto Puig » dit-il avant d’ajouter : « nous sommes allés en Malaisie, il a remporté le championnat, j’ai terminé troisième de cette course. Et dans ce moment d’euphorie entre Alberto et Dani, nous nous sommes parlé. Puis est venue la course en Australie, et nous n’avons plus jamais parlé… ». Jorge Lorenzo reconnait aussi avait entretenu cette mauvaise relation : « je cherchais cette rivalité, car avoir un ennemi m’a motivé ».

Quand Jorge Lorenzo influence la presse qui a ensuite bon dos

Une philosophie très en vogue à l’époque qui s’est forcément exacerbée lorsqu’il a fallu réuni Jorge Lorenzo et Valentino Rossi dans le même box Yamaha. Une guerre des nerfs que l’année 2015 a poussé à son paroxysme… « Vale et moi ne nous sommes pas disputés sur la piste en 2015. Même si la rivalité s’est fait sentir… Parfois j’ai gagné, d’autres fois lui, mais la compétition s’est ressentie dans l’environnement jusqu’au bout. Elle a été reprise par les médias, j’ai dit un truc, lui aussi, j’ai répondu… Dans la presse on disait qu’on ne s’entendait pas et qu’on ne se parlait pas ».

Le pic de l’antagonisme a été atteint avant la dernière course à Valence, où le titre MotoGP a été attribué. Jorge Lorenzo raconte qu’il a approché la journaliste de ‘Diario AS’, Mela Chercoles, la suppliant de lui poser une question précise avant le Grand Prix. « A l’aéroport je lui ai dit qu’à la conférence de presse elle devait me demander si Valentino méritait le titre… Pour moi ça n’aurait pas été mérité. Je voulais lui mettre la pression pour qu’il se sente inférieur a avoué le quintuple champion du monde qui reconnait volontiers : « j’ai aussi créé cette rivalité à travers la presse ».