Au sortir d’une saison de Moto2 où il a connu les joies de la couronne mondiale, Franco Morbidelli ne s’attendait pas à connaître un tel calvaire dans cette première année en MotoGP. Sur une Honda Marc VDS Racing, il était attendu comme le successeur du brillant Johann Zarco qui avait fait une très bonne première impression à l’élite avec une Yamaha Tech3. Protégé de Valentino Rossi, il avait les arguments pour s’affirmer. Mais à la veille de la trêve estivale qui sera prononcée au Sachsenring, Morbidelli est plus proche du spleen que de l’euphorie.

Il faut dire que pas mal de choses lui sont tombées sur la tête. D’abord une Honda compliquée à maîtriser, ensuite, un team qui implose, et puis, à présent, les affres de la blessure après une chute. Depuis la FP3 d’Assen, l’équipier d’un Lüthi sportivement guère mieux loti, souffre d’une fracture du troisième métacarpe de la main gauche. Un handicap qui l’a privé du Grand Prix des Pays-Bas et qui menace logiquement celui d’Allemagne, à suivre dans maintenant deux semaines : « courir à Assen aurait été plus que compliqué. J’avais des douleurs de partout et je ne pouvais carrément pas bouger la main » commente le pilote sur motogp.com.

Néanmoins, il fait contre mauvaise fortune bon cœur : « physiquement je me sens bien, répond l’Italien. Cette fracture à la main est un peu dérangeante mais pour le reste je suis à 100%.  On fait au jour le jour. Je porte comme une sorte d’attelle et je dois attendre de voir ce que les médecins vont me dire à la prochaine visite. Il faut compter au moins une semaine pour voir comment tout ça évolue, comment je récupère. En fonction de ça on décidera pour le Grand Prix d’Allemagne. Je ne suis pas certain d’y être ».

Cette blessure arrive à un moment où Morbidelli tombe beaucoup. Rien qu’à Barcelone, il s’est retrouvé à quatre reprises les quatre fers en l’air. Et ce alors qu’il a la réputation d’un pilote qui chute rarement. Une mauvaise série qui commence à le miner : « quand vous jouez avec les limites, il vous arrive de tomber. C’est ce qui se passe en ce moment avec moi. Quand un pilote chute de cette façon, c’est de sa faute. Certes, ma moto n’a pas le même niveau de performance que les autres Honda, mais quand un pilote va à terre autant de fois, je ne dirais pas que c’est la faute de la moto ».

Un aveu qui révèle ses doutes et ces derniers se prolongent même lorsqu’on lui parle de ses perspectives pour la prochaine saison. La rumeur lui assure pourtant une place de choix dans un projet intéressant fait d’une Yamaha financée par Petronas. Mais le discours du fer de lance de la VR46 Académie est tout autre : « malheureusement je n’ai pas de bonnes nouvelles. J’ai entendu tellement de choses ces derniers temps, mais en réalité il n’y a rien de concret, je n’ai rien signé. La situation n’est pas encore claire ».