En ce dimanche 11 octobre, Fabio Quartararo a répondu aux questions des journalistes depuis Le Mans au terme du Grand Prix de France.

Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français.

Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Fabio Quartararo sans la moindre mise en forme, même si la première partie est traduite de l’anglais (vouvoiement).


Fabio Quartararo : « J’aurais voulu que ce soit bien meilleur mais c’était ma première course sur le mouillé, ma première expérience dans ces conditions. Et au final, pour le championnat, ce n’est pas si mal. Bien sûr, j’aurais préféré une course sur le sec car notre rythme était extrêmement bon, mais c’est comme ça et nous devons rester concentrés sur Aragon qui arrive dans quelques jours. »

En début de course, vous êtes apparu assez agressif lors de votre passe d’armes avec Pol Espargaró, puis vous avez rétrogradé. Que s’est-il passé ? Une perte de confiance ?

« Vous n’avez pas tort, mais vous n’avez pas raison (rires). Au début, nous avons énormément peiné à faire monter le pneu arrière en température, et c’est pourquoi Dovi et Petrucci nous ont doublé si rapidement. Mais le feeling avec l’avant était alors très bon ! J’ai donc voulu défendre ma position du mieux possible. OK, Pol m’a doublé mais à coup sûr son feeling n’était pas très bon avec l’avant, donc je l’ai repassé pour essayer de conserver ma position, mais finalement, au bout de huit ou neuf tours, l’adhérence de l’arrière était très difficile. Il n’était donc pas facile de gérer la course et je pense que c’est notre principal problème dans ce genre de conditions : Nous peinons beaucoup à faire chauffer le pneu arrière sur les flancs, pour les sorties de virage. C’est pourquoi cela a été terrible pour nous en début de course. C’est un peu étrange, mais finalement nous avons pu gérer de bonnes choses pour le futur. »

Les performances d’Álex Márquez et de Miguel Oliveira, qui n’avaient également pas beaucoup d’expérience sur le mouillé, vous ont-elles surpris ?

« C’est plus que de ne pas avoir beaucoup d’expérience sur le mouillé (rires), c’est ma première course sur le mouillé aujourd’hui ! Ils ont donc la même expérience que moi. Bien sûr, Álex était très rapide sur le mouillé l’année dernière puisqu’il a gagné au Japon et quelques courses sous la pluie, mais il a été extrêmement rapide aujourd’hui et je pense qu’il méritait amplement le podium. Je suis également très heureux pour lui, pour Petrucci et pour Pol, car ils finissent devant Dovi et c’est une très bonne nouvelle pour nous. Au final, c’est très bien de voir que beaucoup de pilotes vont vite également sur le mouillé. »

L’essentiel était de garder Joan Mir derrière vous ?

« Oui. Il m’a doublé au virage 8 et je l’ai repassé. Je pense c’était très positif pour le championnat d’être devant lui. Je pense que c’était le seul moment de la course où j’ai pensé au championnat : Je devais terminer devant lui ! J’étais donc content de le redoubler et de finir à la neuvième place. »

Le résultat d’aujourd’hui été-il très important en vue du championnat ?

« Honnêtement, quand j’ai franchi la ligne d’arrivée, j’étais heureux de finir devant Joan et Maverick. Puis, j’ai regardé l’écran et j’ai vu qu’un gars en rouge avait gagné la course, et je me suis dit « Oh, Dovizioso a gagné aujourd’hui et il va se rapprocher ». Puis j’ai vu que c’était Petrucci ! Je me suis dit « Oh, c’est bien », puis j’ai vu qu’il y avait Álex deuxième et Pol troisième. J’étais en colère mais heureux car pour notre première course sur le mouillé, cela aurait pu être pire. Nous menons toujours le championnat, donc on peut dire que c’est une étrange saison, mais je suis heureux de toujours mener le championnat. »

Dans quel domaine avez-vous progressé par rapport à la séance d’essais du vendredi sur le mouillé ?

« Nous avons pris un grand risque ! Ce que j’ai demandé au team, c’est de faire un grand changement sur la moto et de voir ce qui se passerait, car je me sentais vraiment mal en FP1. Je leur ai dit de faire ce qu’ils pensaient être mieux et que je leur donnerai mes commentaires après la course. Et c’était mieux, j’ai eu un meilleur feeling malgré les difficultés a faire chauffer le pneu. Avant la course, j’étais un peu inquiet car nous n’avions jamais essayé les réglages avec lesquels j’allais courir ! Au final, nous avons fait notre première course sur le mouillé, c’était la première fois que nous essayions ces réglages, nous avons eu la pole position… j’étais donc un peu nerveux mais finalement c’était très bien de voir que nous devions prendre quelques risques. Aujourd’hui nous sommes partis avec des réglages que nous n’avions jamais utilisés sur le mouillé, et ce n’était pas si mal. »

Il semble que cela ait été une course pour les V4, car vous finissez assez loin, mais premier quatre cylindres en ligne. Avez-vous une explication ?

« Je ne pense pas que ce soit une question de V4 ou de quatre cylindres en ligne. Avant tout, c’est un circuit bien plus adapté aux motos puissantes. Et je pense sur le mouillé, encore davantage, car vous ne pouvez pas vraiment utiliser votre vitesse de passage en virage. Mais nous avons pu voir qu’Álex Rins était très rapide, même si malheureusement il a chuté. Il était là et il se battait pour la victoire ! Je pense c’est plus la question qu’Álex est très rapide : Je me souviens de Valence il y a deux ans ! Il semble que l’on peine beaucoup, mais comme vous dites, nous sommes le premier quatre cylindres en ligne, même si je pense que cela ne change pas beaucoup notre problème qui est de faire chauffer le pneu arrière plus vite sur le mouillé. »

Nous sommes en octobre. Aragón peut être froid, tout comme Valence. Êtes-vous inquiet au sujet des conditions que l’on aura pour les dernières courses ?

« Oui ! Mais pas au sujet du froid, car au final nous gérons plutôt bien le froid. C’est plus à propos du mouillé. Bien sûr, aujourd’hui c’était très bien d’avoir une première impression sur le mouillé avec cette première course. Nous savons à quoi nous attendre mais j’aimerais des courses sur le sec, même s’il fait froid. Mais oui, la dernière partie ne sera pas facile car elle est assez tardive, et d’habitude nous allons à cette période en Thaïlande et en Malaisie, des pays très chauds. Là, ce sera Aragón, Valencia et Portimão qui ne paraît pas mal mais qui sera quand même froid. »

Vous avez joué la prudence vendredi sur le mouillé, mais finalement n’auriez-vous pas dû vous familiariser avec ces conditions, au vu de la course de dimanche ou des prochaines ?

« Honnêtement, en FP1, ce n’est pas que je n’ai pas attaqué ! J’ai attaqué, mais je sentais que quelque chose était vraiment très mauvais sur la moto. Je ne voulais pas dépasser la limite mais j’attaquais assez fort et rien ne se passait : ce n’était pas mal mais en fin de séance, tout le monde avait bien progressé mais nous restions avec les mêmes chronos. C’est pourquoi j’étais un peu inquiet. Mais cela n’aurait rien changé car nous pouvons maintenant pas mal attaquer. Le problème aurait été le même. »

Johann Mir a dit qu’il s’était bien amusé dans le dernier tour en se battant avec vous comme s’il s’agissait de la victoire. Comment était-ce pour vous ?

« Je pense que c’est la première fois où j’ai pensé au championnat durant la course. Quand Joan m’a doublé, je me suis dit « Pas question ! » et j’ai vraiment essayé très fort pour le doubler dans le virage 9, en l’élargissant un petit peu mais j’étais également un peu large car j’avais dépassé la limite. Cette bagarre pour la neuvième place était comme une bagarre pour la victoire ! C’était amusant et tout le monde a donné ses 100 % ! Même si certaines personnes disent que personne ne veut gagner le championnat, tout le monde veut le gagner. C’était amusant, je voulais terminer devant, et cela a été un très bon dépassement. »

Classement du Grand Prix de France MotoGP :

Crédit photo et classement : MotoGP.com