Marc Marquez le dit lui-même et il vient encore de le répéter à la veille du Grand Prix d’Italie qui va commencer dès ce vendredi : non, il n’est pas bien et non, il n’est pas encore en mesure de s’affirmer comme celui qu’il était avant son accident de Jerez qui date de juillet 2020. Et qui l’a emmené jusqu’à subir neuf mois de convalescence. En toute transparence, l’octuple Champion du Monde avoue souffrir et il lâche même cet aveu incroyable : ce sont ses médecins qui l’ont poussé à poursuivre sa saison en MotoGP car il pensait à nouveau s’arrêter. Le sujet d’une nouvelle pause n’est pas tabou…

Avant de monter sur sa Honda pour affronter le Mugello, Marc Marquez a déclaré jeudi lors de sa conférence de presse : « après Jerez, nous avons pensé à laisser tomber ». Il précise : « c’était une option dont nous avons discuté avec les médecins. Mais ils nous ont assuré que ce serait bien pour moi de continuer en MotoGP. Vous pouvez vous entraîner avec d’autres motos, mais c’est mieux avec celle de votre travail. Vous vous améliorez alors vraiment ».

Ce qui mine Marc Marquez c’est que ce n’est pas le bras droit cassé qui lui cause le plus de problèmes. C’est l’épaule droite qui l’affecte, celle-là même où il a été opéré avant la saison MotoGP 2020… « Le haut du bras est connecté à l’épaule et j’ai déjà subi une opération. L’épaule n’a peut-être pas guéri à 100%, mais cela a très bien fonctionné au début de la saison l’année dernière. Maintenant, quelque chose ne fonctionne plus correctement ».

« Ce n’est pas extrêmement mauvais » tente-t-il de rassurer. « Mais nous devons comprendre quel est le problème. Pourquoi la douleur s’aggrave-t-elle pendant le week-end ? Pourquoi ai-je toujours mal à la maison quand je me détends ? Ces petits problèmes d’épaule me dérangent plus en pilotant que je ne l’aurais imaginé. L’épaule est ma plus grande limitation pour le moment », révèle Marquez.

Marc Marquez : « la douleur dans mon épaule est trop grande »

L’officiel Repsol s’est récemment entraîné avec une moto de 600 cm3 de son employeur afin de trouver un moyen sur la machine de contourner ses limitations physiques. En vain. « Normalement, je ne pilote jamais de motos comme ça, mais il ne s’agissait pas d’être rapide, mais plutôt de comprendre ma position sur la moto », explique Marc Marquez. « Je ne roule actuellement pas dans la bonne position sur la MotoGP, mais sur la 600 j’ai vite compris que ce n’était pas possible pour le moment. Si je bouge correctement, la douleur dans mon épaule est trop grande ». Et il conclut : « je ne suis pas prêt à aller vite ».

« Je dois piloter et terminer mon week-end sans trop stresser mon corps ou mon esprit », a-t-il déclaré à propos de sa situation actuelle. Dans tous les cas, il reconnait : « l’arrêt est dans l’air », si les circonstances se présentent pour prendre une telle décision qui interromprait sa saison. Et sa carrière ? C’est l’occasion de faire un parallèle avec la longévité de Valentino Rossi pour apporter un élément de réponse… « Son approche est admirable, car après tout ce qu’il a fait, il veut toujours courir. Mais nous avons des mentalités différentes. Quand je ne pourrai plus gagner et me battre pour des victoires, je m’arrêterai. Je ne suis pas fait pour courir pour la 15e position ».

Il donne aussi une indication sur ses décisions peut-être à venir en livrant son sentiment sur le championnat en cours : « je pense que la bataille sera entre Quartararo et Bagnaia. Pecco est fort, constant et n’a pas la pression d’avoir à gagner. Comme c’est arrivé à Mir en 2020, qui, cette année, fait la même stratégie que l’an dernier. Mais de cette façon vous ne remportez le championnat du monde qu’une seule fois, pas beaucoup plus ». Il ne faudra donc jamais compter sur un Marc Marquez contraint de jouer les épiciers par un état physique éteignant sa flamboyance…