Au fur et à mesure que le temps passe, celui du MotoGP pour honorer son calendrier de 20 Grands Prix, se réduit comme peau de chagrin. Déjà, il n’y en aura que 19, puisque le Qatar est passé à la trappe, sauf pour les Moto2 et Moto3. Le discours officiel nous promet une lancée des hostilités à Jerez en mai, mais personne, dans le paddock, n’y croit plus vraiment. Paolo Ciabatti, directeur sportif de Ducati ne cache pas ses doutes et voit plutôt une entame de campagne en juin voire juillet. L’Espagne, la France et l’Italie seraient donc de nouvelles victimes collatérales du coronavirus…

Quid de la saison 2020 de MotoGP ? Le patron de son promoteur Dorna qu’est Carmelo Ezpeleta se démène comme un beau diable pour la préserver et il répète à satiété qu’il y en aura bien une. Elle aurait dû commencer le 8 mars en MotoGP, une époque qui nous paraît bien lointaine depuis les derniers événements dictés par la pandémie coronavirus. L‘Espagnol tient bon néanmoins et le dernier calendrier mis à jour promet un retour sur la piste à Jerez, le 3 mai.

Une échéance qui parait encore lointaine, mais à l’échelle du Covid-19, c’est déjà demain. Et ça ne trompe personne. Le doute est bien de mise sur ce plan, un sentiment que Paolo Ciabatti exprime ainsi clairement : « on a tenté de reporter certaines courses et de commencer le championnat à Jerez, mais au fur et à mesure que la pandémie en Europe se développe, je pense qu’il est impossible de faire des prédictions. Je suis attentivement toutes les données statistiques : je pense que les chiffres que nous avons vus dans notre pays seront bientôt visibles dans le reste du continent, qui exploite notre expérience, met en œuvre des décisions drastiques. En étudiant les chiffres, je crains qu’il soit impossible de penser que le championnat du monde commencera avant juin ou juillet. En Chine, des mesures très strictes ont été prises, de manière autoritaire. Ils commencent à s’en sortir après deux mois alors que nous commençons seulement ici. »

Mais avec une saison qui commence carrément au second semestre, comme peut-on tenir la promesse de faire, au minimum, 13 Grands Prix, comme il est exigé par la FIM ? « C’est une affaire complexe, on se retrouve à examiner des solutions jamais imaginées auparavant » reconnaît Ciabatti. « Je crois que Dorna a des idées claires sur ce qui est le plus approprié à faire, mais tout dépendra du moment où le championnat pourra commencer, dans quels pays il sera possible de courir, quels pays accepteront l’entrée des Européens. Tous les contrats ont été conclus à des moments très différents et de bonne foi, sans pouvoir prédire une telle chose. Il est clair qu’ils devront probablement être à nouveau discutés ».

« En ce moment, le championnat comprend une pause de trois semaines en juillet : si les conditions le permettent, quelques GP pourraient être effectués pendant cette période. Le championnat sera plus compact, il sera également possible de courir en décembre sur certains circuits. Je pense qu’il y a la possibilité théorique de disputer en 17/18 courses, comme c’était le cas jusqu’à il y a quelques années, en essayant de respecter les engagements avec la télévision, les sponsors. » Cependant, il insiste en guise de conclusion sur Moto.it : « mais ceci est de la théorie : personne ne peut dire quand la situation reviendra à la normale. »