Au bilan de ce Grand Prix de Grande Bretagne à Silverstone, Petrucci et Rossi, soit deux pilotes qui quitteront la scène à la fin de cette saison, se sont ouverts sur la nouvelle ère à laquelle ils sont confrontés. Et face à laquelle ils ne sont pas adaptés. Petrux en a parlé au Doctor. Si celui qui pense au Dakar sur une KTM insiste sur la nouvelle mentalité du peloton, le futur papa, lui, n’en démord pas sur le sujet Michelin…

Danilo Petrucci peut être heureux de sa prestation à Silverstone lors d’une douzième manche d’un championnat MotoGP qu’il va quitter à la fin de l‘année. Le pilote Tech3 KTM a fini dixième, ce qui est moins bien que son équipier Lecuona qui a franchi la ligne d’arrivée sixième. Mais ce n’est pas la même génération et de toute façon Petrux a déjà la tête au bivouac au milieu du désert, à contempler l’immensité en solitaire au sommet d’une dune avec une KTM… Pour lui, ce MotoGP nouveau n’est plus pour lui.

Il dit ainsi : « le fait est que dans le MotoGP actuel, on ne pourrait faire un film que sur ce qui se passe dans le premier tour. Dans cette situation, vous pouvez vraiment voir la folie des pilotes, il semble que maintenant c’est comme si c’était le dernier tour de course. Mais le fait est qu’à ce moment-là vous ne savez pas comment sont les conditions de la moto, de la piste. Vous avez le réservoir plein, les pneus ne sont pas encore parfaitement à température. Mais c’est ce qui fait le plus souffrir les pilotes comme moi, et qui font de la course depuis longtemps ».

« Les plus jeunes se lancent comme si c’était la dernière chance et toutes sortes de choses arrivent. J’en ai aussi parlé avec Valentino Rossi il y a quelques courses. Il attendait d’abord quelques tours pour tout régler puis à l’attaque. Maintenant, cependant, dès le premier tour, ils partent tous comme s’il s’agissait d’un tour de qualification ». Et il termine : « les pilotes qui viennent de Moto2 et Moto3 sont sûrement beaucoup plus agressifs aujourd’hui ».

Rossi

Rossi : « j’ai eu une chute dans le pneu arrière comme s’il « brûlait » 

Justement, qu’en pense Rossi qui joute avec au moins une troisième génération à sa 26è saison de Grand Prix ? Lui c’est plutôt à Michelin qu’il pense… « Aux essais, j’étais assez rapide, j’avais un bon feeling et un bon rythme. En course, j’ai dû commencer avec le pneu médium étant donné la température, mais le pneu dur aurait été mieux pour nous. Mais aujourd’hui il faisait très froid. Je m’attendais à avoir des problèmes mais pas comme ceux que j’ai eu. J’ai bien commencé, j’étais dans le groupe où je m’attendais à être, aux alentours de la 7/8 position, mais après 5/6 tours le pneu a eu une chute incroyable et je n’avais plus d’adhérence. J’ai perdu des performances, 1/2/3 secondes par tour. C’est vraiment dommage car je voulais un bon résultat dans un circuit que j’aime et devant mes fans ».

« Malheureusement, depuis 2019, ce type de problème m’est arrivé plusieurs fois et nous n’avons pas pu le résoudre. Après 7/8 tours, j’ai eu une chute dans le pneu arrière comme s’il « brûlait ». Nous avons apporté des modifications aux paramètres et également au style de pilotage, à la façon d’utiliser le gaz et plus encore. Aujourd’hui, j’ai vu beaucoup de pilotes parce que nous avons pris un bon départ mais ensuite ils m’ont tous dépassé et je n’ai pas l’impression de piloter différemment d’eux. Nous sommes tristes, c’est dommage car je suis compétitif sur certaines pistes aux essais et puis en course je suis incapable de matérialiser. Le dimanche vient toujours avec un point d’interrogation. Je suis désolé ».

Il se console néanmoins avec la nouvelle de l’arrivée d’un nouvel équipier qui n’est pas un inconnu : « je suis heureux que Dovizioso arrive. Nous avons une bonne relation, c’est un pilote rapide et nous nous sommes battus ensemble dans le passé. Je suis heureux qu’il revienne dans le championnat ». Mais Dovi va devoir aussi découvrir les charmes de cette nouvelle génération impitoyable…

Rossi

MotoGP Silverstone J3 : classement

Crédit classement motogp.com