Stefan Bradl est la cheville ouvrière chez Honda, un pilote test HRC particulièrement sollicité et encore plus depuis que Marc Marquez doit se remettre des conséquences de sa blessure contractée après une violente chute à Jerez en 2020. L’an dernier, la RC213V semblait se civiliser au vu des résultats d’Alex Marquez et des siens, sans compter ceux de Nakagami, qui ne roulait néanmoins pas avec la même version. 2021 était attendu comme la confirmation d’une moto assagie. Mais c’est tout le contraire qui se produit. Si les pilotes Honda mènent un classement, c’est hélas celui des chutes. Le premier constructeur mondial est avant dernier du championnat qui lui est réservé à la mi-saison, devant simplement Aprilia à la moto quasiment unique. L’Allemand fait le point…

Le bilan n’est guère enthousiasmant pour Honda en cette mi-saison de compétition sur piste. En MotoGP, c’est plus que compliqué, mais il y aussi un WSBK déprimant à verser au bilan. En fait, le masque est tombé en même temps que Marc Marquez a chuté et s’est blessé en juillet 2020. Le trigramme HRC est loin du compte. Le pilote test Stefan Bradl est bien placé pour le savoir. Sur Speedweek, il ne nie pas la situation de crise, mais en même temps, il la relativise sous la forme d’une mauvaise passe due à un enchainement malheureux de mauvaises circonstances. Il n’y aurait donc pas de problèmes fondamentaux.

« Je ne crains pas le fait que Honda ait perdu complètement le fil en MotoGP. Il est plus probable qu’il s’agisse d’un passage à vide où techniquement tout ne se passe pas bien comme en termes de pilotage », explique Bradl qui entre ainsi dans le détail : « Marc n’est pas à son meilleur niveau après sa longue pause à cause de sa blessure. Il se rend également compte qu’il n’est actuellement pas en mesure d’éviter les problèmes techniques de Honda comme il l’a peut-être fait dans le passé ».

« Il doit d’abord retrouver son chemin » annonce Bradl qui fait aussi ce constat : « les adversaires n’ont pas dormi en son absence non plus, ils se sont tous améliorés. Cela vaut aussi bien pour les fabricants que pour les pilotes. Pour le moment, les choses sont un peu détraquées chez Honda ». L’élèvement du niveau du MotoGP a aussi exacerbé les difficultés. L’Allemand revient ainsi sur Assen : « c’était une exception que les choses se soient si mal passées. Je suis convaincu de ça. Deux ou trois petites erreurs dans le tour de qualification qui ont coûté deux ou trois dixièmes de seconde, puis au lieu d’être dans la deuxième ligne vous êtes à la 17e ou 20e place ».

Bradl a décidé de désespérer les fans de Marc Marquez ...

Stefan Bradl : « Viñales, c’était une question de tête » 

« Pratiquement chaque séance d’essais compte et chaque tour compte vraiment. Cela vous donnera la cohérence dont vous avez besoin et vous assurera d’avoir un accès direct à Q2. C’est pourquoi il est devenu de plus en plus difficile de comparer du nouveau matériel ou d’essayer quelque chose au cours d’une session. Cela commence immédiatement en FP1 le vendredi matin. Il y a une lutte immédiate pour le temps au tour. Parce que tout le monde veut être en Q2 ».

Lorsqu’on lui signale qu’entre le Sachsenring et Assen, Viñales et Marc Marquez ont comme échangé leur rôle dans l’irrégularité des résultats d’un Grand Prix à l’autre à une semaine d’intervalle, il répond que comparaison n’est pas raison : « avec Viñales, c’était une question de tête, car il jouait mentalement avec la séparation imminente d’avec Yamaha. Cela l’a probablement dérangé. Mais Marc a peut-être commis deux erreurs à Assen en FP2 et en qualifications, ce qui lui a valu la 20e place sur la grille. C’était une exception ».

Stefan Bradl