En ce dimanche 7 mars 2021, Johann Zarco a répondu aux questions des journalistes depuis le circuit de Losail au Qatar, à l’issue de la deuxième journée d’essais officiels MotoGP sur sa Ducati GP21 du team Pramac Racing.

Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français.

Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Johann Zarco sans la moindre mise en forme, même si la première partie est traduite de l’anglais (vouvoiement).


Johann Zarco : « Aujourd’hui, nous avons adopté une stratégie différente, en faisant beaucoup de tours dans l’après-midi, et nous avons réussi à trouver de bons résultats dans les deux conditions. Une fois le soir tombé, nous sommes concentrés sur le chrono mais je ne suis pas complètement satisfait du temps que j’ai obtenu. J’ai fait quelques erreurs, mais le potentiel pour bien faire est là, et Miller l’a montré.
Je sens un énorme potentiel et que nous pouvons être très, très rapides, mais c’est plus facile à dire qu’à faire. Mais même si je sens que je ne peux pas tout faire parfaitement, le chrono est plutôt bon pour le moment, ce qui veut dire que nous avons des choses sous contrôle. Ces deux journées, j’ai pu davantage piloter d’une façon qui m’est naturelle, et nous devons juste donner des commentaires et comprendre comment nous pouvons adapter la Ducati à mon style. Je sais qu’il y a des choses comme des caractéristiques spécifiques (xxxx connexion audio perdue xxxxxx).
C’est très bien avoir ce genre de comparaisons et cela me procure vraiment un état d’esprit positif de sentir peser de bons progrès à faire, mais je dois être patient car cet énorme potentiel ne viendra pas d’un seul coup. Nous devons donc rester concentrés pour progresser. »

Pouvez-vous nous expliquer un peu plus ce qui manque à cette moto pour que vous la considériez comme votre moto ?

« De façon globale, mes commentaires sont parfois que je patine trop. Peut-être qu’il manque simplement de l’adhérence à l’arrière. Mais simplement trouver de l’adhérence à l’arrière n’est pas compliqué, et nous devons donc être capable d’avoir tous les bon compromis. Ce soir, quand j’ai voulu attaquer, j’ai fait tout bien mais je patinais un peu trop donc j’ai perdu du temps. Je n’en ai pas trop perdu, mais je n’en ai pas gagné assez. C’était le principal problème, mais nous pouvons avoir du patinage à cause du style de pilotage et nous pouvons avoir du patinage à cause de la moto. Il y a 1 000 raisons. Mais bien qu’ayant quelques petites choses que je ne peux pas faire comme je le voudrais, nous sommes quand même compétitifs, ce qui est un bon début. »

Que pensez-vous de l’allocation pneumatique ?

« J’ai le sentiment qu’il était bien que nous finissions la séance tôt durant ces deux jours d’essais, car nous avons eu à nouveau beaucoup de vent et il commençait à faire froid. Peut-être que cette allocation pneumatique sera parfaite pour l’heure de la course qui se déroulera dans trois semaines, mais actuellement, nous avons seulement utilisé les pneus tendres car cela aurait pu être limite. »

Avez-vous eu de nouvelles pièces à tester, comme le starting device qui agit peut-être à l’arrière et à l’avant ?

« Quoi qu’il en soit, c’est très intéressant ces sortes de gadgets ou ces pièces à essayer. C’est très amusant, car quand vous faites tout bien, ça fonctionne vraiment bien. Donc oui, il s’agit d’une chose de plus qui garde la moto en bas, et clairement quand vous avez la moto plus basse, vous pouvez mettre plus de puissance car vous avez moins de wheelies. C’est toujours la façon de faire de Ducati, trouver des stratégies pour gagner dans chaque situation. »

Ressentez-vous que vous avez progressé durant ce test ?

« Nous avons essayé des choses mais nous n’avons pas encore beaucoup travaillé sur les réglages. Nous essayons des gros changements sur la moto pour vraiment voir des directions différentes de travail. Les informations sont plus ou moins claires, mais dans tous les cas il n’y a pas quelque chose qui est très mauvais et quelque chose qui est super bon. Mais nous avons recueilli de bonnes informations et en passant d’Avintia à Pramac, je me sens encore plus impliqué dans le projet de développer la moto. C’est une bonne sensation car quand je peux être rapide tout en donnant des commentaires, et voir qu’ils aiment ce genre de commentaires, c’est très positif. »

Quel bilan retires-tu de ce premier test ?

« Et bien, je suis plutôt content d’être capable d’aller vite assez rapidement. La vitesse est donc là. Après, il faut que je sache prendre vraiment confiance sur cette capacité à avoir cette vitesse, et donc se relaxer pour pouvoir bosser d’autres choses, comme du rythme ou de la décontraction sur la moto. Parce que dès qu’il y a besoin de rouler vraiment vite, je peux être dans le coup.
Ça, c’est vite revenu. Après, il faut trouver plus d’aisance pour enchaîner tous les tours comme ça, parce que je pense que c’est possible. C’est plus facile à dire qu’à faire, mais clairement, j’ai attaqué presque là où j’ai fini l’an dernier, et c’était ça mon but en fin de saison dernière. »

Tu dis que tu te sens plus intégré dans le projet. Gigi Dall’Igna vient te voir plus souvent ?

« Oui. Comme je l’ai dit, entre le step Avintia et le step Pramac…
Gigi Dall’Igna venait déjà chez Avintia, parce qu’il appréciait un peu mes retours de sensations, mais c’était parfois plutôt en fin de journée. Là, c’est à chaque fin de run qu’il est là. Déjà, parce que c’est plus près et qu’il a un box en moins à marcher (rires). »

En pilotage, as-tu découvert de nouvelles choses sur cette Ducati durant ces deux jours ?

« J’estime avoir beaucoup fait dans mon style sur ces deux jours, et finalement cela n’a pas mal marché. Mais je pense qu’il y a une marge d’évolution de mon côté, en étant plus dans la caractéristique Ducati, ce que fait Jack (Miller) un peu plus instinctivement, parce que ça fait aussi plus longtemps qu’il est sur la moto. Il a un style très instinctif, donc il ressent bien les choses, mais à mon avis j’ai fait ce que je savais faire pour reprendre du rythme, et si ensuite j’évolue là-dessus, à mon avis ça peut devenir très intéressant. »

As-tu essayé ou est-il prévu que tu essaies les nouveaux appendices aérodynamiques ?

« Je ne sais pas. Je laisse faire. Pour l’instant, tout va bien. C’est vrai que j’ai vu Miller avec un carénage noir, donc il avait autre chose mais je n’ai pas eu le temps d’aller voir de près quelle était la différence. Si c’est validé par le team officiel, en général Pramac en bénéficie très rapidement. Après, il faut aussi avoir le temps de construire tout ça, fois deux pour chaque pilote. Donc si j’en bénéficie, ça fait déjà six carénages à faire, et ce n’est pas non plus simple à faire en usine. »

As-tu fait un plan pour les cinq jours et te projettes-tu déjà sur le dernier jour pour faire une simulation de course ?

« Bonne question. Oui, on va dire qu’il y a un plan d’établi par l’équipe. J’en ai rapidement parlé mais je reste plus concentré sur le côté performance pilote. L’idéal quand on commence à être bien, et la vitesse je l’ai plutôt pas mal, il faut profiter de faire une simulation de course, une ou deux, sur les trois jours, par ce qu’on ne peut pas faire nos trois jours que à vouloir à tout prix faire le record de la piste. C’est déjà une bonne chose mais c’est un autre exercice. Là, on n’a pas parlé pour savoir quand est-ce qu’on va la faire, mais selon moi, pour avoir une vraie bonne énergie, je pense qu’il ne faut pas essayer de la placer au troisième jour, parce qu’il peut y avoir un peu de fatigue. Vu qu’on a déjà fait deux jours là, la faire dès le premier jour où le deuxième jour de test, ça peut être sympa. »

Crédit classement: MotoGP.com