Valentino Rossi n’a pas connu que des moments joyeux dans sa carrière de pilote moto. Certes, on retient surtout de son parcours les neuf titres mondiaux, les 115 victoires dans les trois catégories et les 235 podiums qui ont fait de lui une légende du paddock. Mais qui se souvient des 60 millions que le fisc lui a réclamé au début de ce siècle ? Le Doctor, lui, a encore cet épisode en mémoire, et c’est assez douloureux…

Un mauvais souvenir que Valentino Rossi a partagé avec le journaliste Graham Bensinger dans un entretien dont vous avez la vidéo ci-dessous. Nous étions alors entre 2007 et 2008, un delta qui a intéressé le fisc italien qui a enquêté de manière approfondie sur les comptes de Vale, jusqu’à découvrir qu’il avait omis de déclarer plus de 60 millions de dollars d’impôts depuis l’an 2000. Une époque où Rossi s’est installé légalement à Londres, justement pour des raisons fiscales…

Lorsque la nouvelle est arrivée sur la place publique, la chère presse italienne qu’il pensait être une alliée l’a mis sur le bûcher et elle était prête à mettre le feu en lui promettant carrément un avenir carcéral. On pouvait même lire que Rossi ne pourrait plus rentrer en Italie, sauf à régler la modique somme de 164 millions d’euros. Finalement, le pilote a payé une amende de 35 millions d’euros. A l’administration fiscale de son pays afin de le rejoindre et ainsi retrouver les siens…

« La presse m’a mis beaucoup de pression. Je me suis retrouvé dans une mauvaise situation, j’avais fait des erreurs« , se souvient Vale qui avait confié toute son organisation fiscale à son ancien représentant. Ce dernier était chargé de choisir Londres pour réduire le paiement des impôts en Italie, créant un réseau d’entreprises que Rossi a dû démanteler des années plus tard pour s’installer à nouveau à Tavullia : « J’étais conscient que cela pouvait arriver, c’est pourquoi A un an ou deux auparavant, j’ai essayé de tout arranger et j’ai poussé très fort pour essayer d’arranger ça parce que je voulais retourner en Italie. Je vivais à Londres, qui est un super endroit, mais je ne m’y sentais pas bien, ce n’était pas chez moi. »

Valentino Rossi

Valentino Rossi : « j’étais coincé dans le système, j’étais foutu« 

C’est à ce moment-là, en 2006 et 2007, que Valentino s’est rendu compte que retourner en Italie allait lui causer un problème avec le Trésor de son pays : « j’ai essayé de retourner en Italie, mais j’étais coincé dans le système, j’étais foutu. Mon ancien manager et les gens qui travaillaient pour moi ont tissé une toile et j’étais là-dedans incapable de bouger. À la fin j’ai payé et j’ai pu revenir, et à partir de là, une nouvelle vie a commencé pour moi ».

Il se rappelle « un jour, je suis arrivé chez moi et j’avais beaucoup de journalistes debout avec les caméras et tout. Je suis passé et je les ai regardés en disant « Qu’est-ce qui se passe ? », Il était clair que c’était quelque chose de mauvais. A ce moment, la nouvelle m’est parvenue, les chiffres étaient fous. Mais ce qui m’a fait le plus souffrir c’était la presse, ils m’ont détruit avec quelque chose qui n’était pas vrai non plus, ce n’était pas 163 millions de dollars, je n’ai jamais eu cette somme d’argent ».

La leçon a cependant porté : « je me sentais beaucoup mieux, aussi parce qu’à ce moment-là j’ai coupé le fil avec toute ma vieille organisation qui m’avait finalement causé tous ces problèmes. Ce qu’on apprend, c’est que quand on travaille, l’amitié est une chose et le travail en est une autre. Il faut expliquer aux gens que c’est fini, que ce n’est pas bien, qu’ils devraient le faire d’une autre façon, et puis tu deviens plus fort, parce que ce n’est pas facile à faire. Quand tu traverses une période aussi difficile, si tu survis, tu deviens plus fort. Après cela, j’ai appris à suivre mon instinct, et la plupart du temps dans le bon sens » termine Valentino Rossi, aujourd’hui retraité du MotoGP.