Dans ce championnat, tout est encore mathématiquement jouable pour Yamaha, et notamment avec Fabio Quartararo, second d’un Joan Mir éloigné de 37 points alors que 50 sont encore en jeu. Mais on semble pourtant comme résigné. Le général en chef Lin Jarvis y va même déjà de son couplet de fin de partie, avec le regard tendu vers 2021. Une cruelle déception pour une marque qui compte six victoires jusqu’à ce dimanche, mais qui a été dépouillée de ses points en raison d’une gestion très hasardeuse d’un problème moteur lié aux soupapes…  

C’est une conjoncture si étonnante qu’elle en est dérangeante. Alors que, chez Yamaha, on devrait animé par l’énergie du désespoir, par le panache de la dernière charge, on semble garder l’arme au pied en attendant le coup de sifflet final où il faudra rendre les honneurs à Joan Mir et à Suzuki.

Car, quand même, à l’instant où il faudrait galvaniser des troupes ébranlées par l’atonie d’une M1 qui a subi qui plus est les affres de la sanction réglementaire, on note un discours exsudant l’envie d’en finir et de passer à autre chose. En ce sens, le chef sur le terrain Lin Jarvis déçoit.

Il dit ainsi, en constatant un Quartararo hagard, assommé par les deux premières séances d’essais libres plus que décevantes de ce Grand Prix de Valence : « Quartararo vit maintenant un moment de déception, de frustration, après un départ très fort, mais tout cela fait partie de la vie, Fabio a besoin de surmonter cette période. Je suis convaincu qu’il peut surmonter ces difficultés, notamment en vue 2021. Il a toutes les compétences pour faire mieux ».

« C’est déjà arrivé dans le passé et on n’a pas encore trouvé les bonnes solutions »

C’est donc si grave ? La suite du même Jarvis semble le démonter : « on n’a pas besoin d’une révolution culturelle pour 2021. On a gagné 6 courses, on a bien travaillé même si en même temps on a fait des erreurs importantes. Je ne veux plus parler de soupapes, mais dès la première course on était en difficulté surtout avec les moteurs. Le problème c’est qu’il y a des circuits et des courses où on est très rapide, quand tout va bien on est très vite, mais quand il n’y a pas d’adhérence on se met en difficulté, c’est déjà arrivé dans le passé et on n’a pas encore trouvé les bonnes solutions ».

Pourtant, depuis le temps que ces faiblesses sont patentes… Quel est donc ce loup que Yamaha n’arrive toujours pas à débusquer ? Lin Jarvis termine : « encore cette année, nous avons changé de moto : nous en avons 2 différentes, 3 pilotes ont les spécifications d’usine et Morbidelli a une moto avec un moteur différent. Nous devons passer plus de temps avec ce nouveau modèle et clarifier si ce moteur a plus de potentiel ». Pendant ce temps, Suzuki fonce, et avec seulement deux motos…