Devrons-nous nous attendre à quelques surprises de la part du team Ducati en WSBK avec Scott Redding ? Si, en MotoGP, le marché des transferts reste actif en vue de la saison 2022, celui du Superbike est également à surveiller avec notamment ce pic de tension entre la firme de Borgo Panigale et son pilote Scott Redding. Une mauvaise humeur qui s’est exacerbée lors de la manche de Donington marquant la mi-saison et lors de laquelle l’Anglais et l’italienne n’ont pas été à la fête. Pendant ce temps, Danilo Petrucci est sur le marché…
A ce propos, Davide Tardozzi avait déclaré qu’un retour de Petrucci sur une Ducati n’était pas à envisager. Mais il est vrai qu’il parlait du MotoGP, et non d’un WSBK que Petrux a écarté de ses options en vue de 2022. Cependant, les choses peuvent vite changer dans ce milieu, au point que les observateurs italiens voient sérieusement les éléments pour des retrouvailles sur une grille de départ qui a révélé Petrucci.
Une idée qui pèse sans doute dans une atmosphère déjà lourde régnant entre Scott Redding et Ducati. Au passage, la marque a fait ses comptes. Pour constater que Bautista a remporté plus de victoires lors de sa seule saison en World Superbike avec Ducati que Scott Redding, Michael Rinaldi et Chaz Davies réunis en deux ans et demi. Ainsi, l’Espagnol parti depuis chez Honda avec un excellent salaire estimé à un million d’euro a raflé 16 victoires sur la Panigale V4R.
Depuis, Scott Redding, Michael Rinaldi et Chaz Davies sont responsables des succès de Ducati avec des motos d’usine. Davies et Rinaldi ont chacun remporté trois victoires et un total de 26 podiums, dont 20 pour le Gallois. Depuis 2020, Redding a ajouté sept victoires supplémentaires et 17 podiums.
Rinaldi a une corpulence similaire à celle de Bautista. Redding et Davies sont nettement plus grands et lourds. Malgré les performances exceptionnelles de Bautista, Redding ne pense pas que lae V4R soit globalement meilleure pour les pilotes petits et légers : « en fin de compte, la V4R a été développée avec Chaz Davies », a déclaré Redding sur Speedweek. « Cependant, il se peut que les petits pilotes puissent profiter davantage de la moto dans certaines conditions. Si, par exemple, l’adhérence est faible et que la moto pousse sur la roue avant, il est possible que 20 kilos supplémentaires mettent le pneu à rude épreuve. Ensuite, un pilote plus léger peut mieux freiner, il stresse moins les pneus et peut mieux prendre les virages ».
Redding : « je veux rester avec Ducati mais ils doivent changer certaines choses »
« Je perds parfois deux dixièmes de seconde dans une courbe parce que la moto pousse sur le pneu avant. J’essaye d’éviter les problèmes. Mais si je pousse plus fort pour aller un peu plus vite, je risque de tomber ». Après les quatre premières épreuves de la saison 2021, Redding occupe la troisième place du Championnat du monde, mais compte déjà 66 points de retard sur le leader Toprak Razgatlioglu sur Yamaha et 64 sur le deuxième Rea.
« J’ai fait quelques demandes à Gigi Dall’Igna pour identifier où nous devons nous améliorer », explique Redding. « Malheureusement, je ne le vois pas si souvent, c’est bien quand je peux lui parler face à face. J’ai toujours des problèmes quand la piste a peu d’adhérence. Comme ce fut le cas en Aragon, Misano et Donington. Ensuite, je ne peux suivre Rinaldi que si nous montons le pneu pour la qualification, ce qui apporte une adhérence supplémentaire ».
Puis il termine : « j’ai beaucoup essayé avec cette moto. Mais si les plus gros pilotes ont un problème et que Rinaldi gagne, alors je ne peux pas insister là-dessus. Ducati veut gagner, ils travaillent dur et se développent. Reste à voir si j’en profiterai à l’avenir. Je veux rester avec Ducati parce que je pense que je peux gagner le championnat du monde avec eux. Mais pour ce faire, ils doivent changer certaines choses ». Le message est clair.