Kenan Sofuoglu n’est pas un ancien pilote de moto devenu manager de ses pairs comme les autres. Sa nationalité turque l’amène à considérer son rôle sous un angle politique bien plus affirmé que ses homologues et il ne s’en cache pas. D’ailleurs, il est lui-même membre du parlement turc pour le parti au pouvoir et son implication à porter haut les couleurs de Toprak Razgatlioglu dépasse le simple intérêt de l’intéressé. La preuve…

Toprak Razgatlioglu est un pilote de 24 ans talentueux et plein d’avenir, mais sa carrière, si prometteuse qu’elle puisse paraître, entraînera des conséquences politiques dont il n’est pas maître. Ses choix ne peuvent donc pas être seulement sportifs, comme pour le reste de ses concurrents sur la piste. Lorsque l’on a ce paramètre en tête, on devine en partie pourquoi il privilégie un WSBK où il maîtrise son sujet et se forge un palmarès, plutôt qu’un guidon en MotoGP où il serait d’abord un faire-valoir, au guidon d’une machine satellite.

Kenan Sofuoglu dresse ainsi l’environnement particulier dans lequel évolue Toprak. Sur Speedweek on découvre : « si Toprak gagne, j’ai déjà beaucoup de projets. En tant que champion, je pourrais le présenter au président turc, puis je lui dirais personnellement que nous aimerions courir en Turquie. Je pense que cela fonctionnera, mais nous devrons attendre encore un peu. J’ai dit ça à Lavilla aussi » commence le multiple champion du Supersport qui se souvient des frissons ressentis lorsqu’il courrait devant les siens sur l’Istanbul Park.

Le leader de la Coupe du monde Toprak Razgatlioglu

Kenan Sofuoglu dévoile l’impact qu’aurait un Toprak Razgatlioglu Champion du Monde  

Mais celui qui était surnommé Kenan le terrible ne s’arrête pas là : « j’ai beaucoup préparé avec les médias en Turquie, si Toprak devenait champion du monde. Cela le ferait mieux connaître, ce qui aiderait à ramener le championnat en Turquie. De plus, Can Öncü se battra également pour le titre de la Coupe du monde Supersport et Bahattin Sofuoglu dans la catégorie 300 l’année prochaine ». Décidément, Sofuoglu est bien plus qu’un manager et Razgatlioglu représente bien plus qu’un pilote. La pression d’un titre mondial en est d’autant plus grande à assumer.

Toprak Razgatlioglu (à gauche) avec Kenan Sofuoglu